Louvois : L’appel de détresse d’un sous-officier

Depuis un an, avec le raccordement de son système informatisé de ressources humaines Concerto au Logiciel Unique à Vocation Interarmées de la Solde (Louvois), l’armée de Terre est au prise avec de trop nombreux problèmes liés au versement des salaires de ses personnels.

Et la situation peine à rentrer dans l’ordre, au point que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, la semaine passée, un plan d’action pour régler les incidents de soldes. C’est ainsi qu’un numéro vert a été mis en place (pour rappel, c’est le 0.800.00.69.50) pour venir en aide aux militaires concernés.

Cela étant, il ne faut pas être extra-lucide pour imaginer que ces problèmes de versement de soldes ont un impact sur les finances personnelles de ceux qui en sont victimes, étant donné qu’il faut bien honorer le loyer, les traites des crédits, payer les impôts tout en faisant « bouillir la marmite ».

Et, bien évidemment, tout devient encore plus compliqué quand un militaire qui n’a reçu qu’une partie de son salaire doit partir en opex, laissant sa famille désemparée. Qui plus est, l’on peut également s’attendre à de l’incompréhension de la part du banquier ou des organismes de recouvrement…

C’est en tout cas ce qu’est en train de vivre un sous-officier de la Légion étrangère, qui a décidé de rompre le silence en s’adressant au quotidien « Le Midi Libre« . « Je ne veux pas nuire à l’institution qui n’y est pour rien. Mais j’ai une femme et quatre enfants. Il faut bien les nourrir. Et j’ai des crédits comme tout le monde. Entre sanction et pouvoir faire manger ma famille, j’ai choisi » a-t-il expliqué au journal.

Ainsi, depuis le passage à Louvois, ce légionnaire attend près de 10.000 euros de soldes et de primes qui ne lui ont pas encore été versés. Et le mois dernier, il n’a « carrément rien reçu. » Pour l’aider à faire face à ses échéances, la Légion étrangère lui accordé un prêt à taux zéro.

Mais manifestement, cela s’avère insuffisant puisque le sous-officier est « au bord de la faillite personnelle ». Et « mon banquier pense que je suis un mythomane. Il menace de me mettre en interdit bancaire. Ce qui serait préjudiciable pour ma reconversion », déplore-t-il.

Le cas de sous-officier n’est pas isolé. Le mois dernier, le Républicain Lorrain indiquait qu’une vingtaine de militaire du 40ème Régiment de Transmission de Thionville ne touchaient qu’un tiers de leur solde depuis leur retour d’opex. Et selon le légionnaire « 15 à 20 personnes ont ce genre de problème » dans son unité. « Sur Nîmes, a-t-il ajouté, une cinquantaine de cas existent à ma connaissance. Un militaire est même sans salaire depuis un an. »

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