Bref mouvement d’humeur chez les Fuscos de la base aérienne d’Istres

Le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, avait prévenu les députés de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, cet été, lors d’une audition : le moral des armées a atteint « son seuil d’alerte ».

Avec les problèmes causés par le passage au système Louvois (LOgiciel Unique à VOcation Interarmées de la Solde), le blocage d’un tiers des avancements au choix, les suppressions d’effectifs, la réorganisation des unités, l’annonce en budget dont le niveau est en deçà de la trajectoire fixée par la dernière Loi de Programmation Militaire et l’incertitude liée aux conclusions de la Commission du Livre blanc sur la défense, les motifs d’inquiétudes ne manquent pas.

A Istres, où est implantée la base aérienne 125 « Charles Monier », laquelle abrite notamment des unités des Forces aériennes stratégiques (FAS), c’est un autre motif qui a suscité un mouvement d’humeur des fusiliers commandos de l’Air de l’Escadron de Protection (EP) 1G-125.

En effet, la Brigade Aérienne des Forces de Sécurité et d’Intervention (BAFSI) a décidé d’expérimenter de nouveaux rythmes de travail pour les Fuscos. Ainsi, il est prévu que la prise de service pour une garde commence à 8h pour se terminer le lendemain à 14 heures « repas pris », le tout avec des périodes d’activités soutenues.

Et à Istres, où ce nouveau régime est expérimenté, les fuscos ont donc voulu manifester leur mécontentement. Le 24 septembre dernier, 80 d’entre eux, appelés à prendre la relève de la garde ce jour-là, se sont rendus au service médical de la base pour se faire porter pâle et expliquer leurs doléances. Pendant ce temps, leurs camarades en poste ont continué d’assurer la protection du site.

En aucun cas les 80 protestataires n’ont refusé de prendre la garde. Il s’agissait donc pour eux d’attirer l’attention de leur hiérarchie. A priori, ils n’ont pas fait l’objet de sanctions disciplinaires.

Finalement, a-t-on confié à Zone Militaire, tout est rentré dans l’ordre dans l’après-midi, après que l’ordre de revenir provisoirement au rythme antérieur, c’est à dire avec un service débutant à 8 h le matin pour se terminer 24 heures plus tard, a été donné. D’après une brève publiée le lendemain par La Provence, « un recadrage de la hiérarchie aurait fait retomber la pression ».

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