La France envoie des équipements « non létaux » aux rebelles syriens

Après la réception, à l’Elysée, d’une délégation du Conseil national Syrien (CNS), le 21 août, ainsi que celle, la veille, de Lakhdar Brahimi, le médiateur internationale pour la Syrie et avant que le président Hollande reçoive l’émir du Qatar pour évoquer la situation syrienne, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déclaré ce jour, lors d’un entretien accordé à BFM TV, que la France fournit des équipements non létaux aux rebelles qui affrontent les troupes de Bachar el-Assad.

« Nous avons répondu à la demande du Conseil national syrien et de la résistance syrienne d’envoyer un certain nombre d’éléments non-létaux, c’est à dire qui ne tuent pas » a-t-il expliqué, précisant qu’il s’agissait de « moyens de communication et de protection ».

Cela étant, l’hôte de Matignon a bien fait de préciser la nature de ces équipements « non létaux ». Ainsi, une lunette d’observation et de tir de nuit, comme par exemple l’OB-50C, ne tue pas si elle n’est pas montée sur une arme…

« La diplomatie française avec Laurent Fabius et sous l’autorité du président de la République fait un travail intense, qui n’est pas toujours très visible » a encore avancé le chef du gouvernement, écartant ainsi les accusations d’inaction venues des rangs de l’opposition.

Après le déploiement en Jordanie, près de la frontière avec la Syrie, d’un Groupe médico-chirurgical (GMC) et donc, la livraison de ces équipements non létaux, il n’est pas question pour Paris d’aller plus loin pour le moment.

La semaine passée, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a expliqué que les demandes de livraison d’armes formulées par les rebelles syriens ne seraient pas satisfaites. « Nous, les Européens, nous avons décidé d’un embargo sur les armes » avait-il déclaré sur les ondes d’Europe 1. Et d’expliquer : « En ce qui concerne les armes puissantes, notamment pour détruire les avions, il y a un problème massif : on ne peut pas livrer des armes à des personnes dans des conditions qui risqueraient de se retourner ensuite contre nous. »

Par ailleurs, le Premier ministre a écarté un éventuel « engagement militaire » de la France en Syrie, lequel ne pourrait se faire, a-t-il rappelé, qu’avec une « décision des Nations unies ». Sans tenir des propos aussi définitifs que Laurent Fabius, pour qui « Assad ne mérite pas d’être sur terre », Jean-Marc Ayrault a indiqué que « l’objectif est de trouver les conditions d’une transition politique » en encourageant la mise en place d’un « gouvernement de transition qui associe toutes les composantes de la société syrienne pour éviter des règlements de comptes, notamment vis-à-vis des minorités ».

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