L’armée allemande envisage d’acquérir des drones Predator B

Pour ses opérations en Afghanistan, l’armée allemande utilise actuellement 3 drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) Heron 1, du constructeur israélien IAI, dans le cadre d’un contrat de location qui vient d’être prolongé jusqu’en 2014 pour 75 millions d’euros, la maintenance de ces appareils étant assurée par Rheinmetall Airborne Systems.

Mais comme pour l’armée de l’Air française et ses Harfang, il s’agit là d’une solution temporaire et, d’une certaine manière, la situation allemande sur ce segment est similaire à celle qui prévaut en France, où il était question, avant l’annonce faite par Jean-Yves Le Drian visant à remettre à plat ce dossier, d’acquérir des drones Heron TP dans le cadre d’un partenariat entre IAI et Dassault Aviation. Désormais, la piste d’un achat du Predator B (MQ-9 Reaper) de General Atomics tiendrait la corde.

Et cela d’autant plus que l’Allemagne envisage également d’acquérir ce drone de facture américaine. Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a ainsi affirmé, le 27 juillet, que General Atomics a été sollicité pour faire une offre, après une évalution de tous les systèmes de ce type disponibles sur le marché. Et, a priori, même si une décision n’a pas encore été prise, le Heron TP d’IAI n’a pas été retenu.

« Toutefois, une décision d’achat final ne peut être faite qu’après une évaluation concluante de l’offre (de General Atomics, ndlr) » a précisé le porte-parole allemand. Son examen doit avoir lieu au cours des prochaines semaines.

Ce qui fait débat, outre-Rhin, est de savoir si les futurs drones MALE de la Luftwaffe seront armés ou pas. Globalement, il y a un relatif consensus au sein de la classe politique allemande – ou du moins entre les deux principaux partis – pour qu’ils le soient. Ainsi, la CDU (conservateurs) et SPD (sociaux-démocrates), ces systèmes armés « sont l’avenir ».

Les libéraux du FDP ont fait savoir qu’ils ne sont pas opposés à cette acquisition, à condition que les règles d’engagement soient bien précisées dès le départ. Les Verts sont quant à eux plus réservés, estimant qu’ils ne sont pas nécessaires dans les scénarios de déploiement de la Bundeswehr et redoutant qu’ils servent à des éliminations ciblées. Enfin, Die Linke (l’équivalent du Front de gauche en France) y est hostile, l’un de ses membres, Inge Höger, ayant appelé à l’interdiction des drones armés.

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