Les bons comptes de Thales

Après deux exercices dans le rouge, le groupe français d’électronique de défense Thales a redressé la barre en 2011, après avoir subi une profonde réorganisation dans le cadre du plan Probasis qui, lancé par son Pdg, Luc Vigneron, arrivé en mai 2009, devait permettre en 5 ans de dégager 1,3 milliards d’euros de gains de productivité et d’améliorer ainsi la marge opérationnelle.

Et visiblement, ce plan porte ses fruits, au regard des résultats pour l’année 2011 donnés par le groupe. Ainsi, l’an passé, son bénéfice d’exploitation s’est élevé à 749 millions d’euros alors qu’une perte opérationnelle courante de 92 millions avait été enregistrée lors du précédent exercice pour un niveau comparable de chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros.

Quant au résultat net du groupe, il s’établit à 566 millions d’euros, ce qui est supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 470 millions. En 2010, Thales avait subi une perte de 45 millions, en partie à cause de provisions concernant l’avion de transport militaire A400M.

Enfin, le carnet de commande du groupe a progressé de 1%, pour s’établir à 25,8 milliards d’euros. Mais il n’est pas dit que cette tendance se poursuive cette année. « La situation budgétaire des principaux clients du groupe conduit Thales à s’attendre en 2012 à une baisse des commandes militaires (hors éventuel contrat export exceptionnel), qui ne devrait être que partiellement compensée par la progression des commandes civiles, notamment dans l’aéronautique et le transport terrestre » a ainsi prévenu l’équipementier.

Cela étant, Thales peut compter sur la confirmation de commandes concernant le Rafale, le groupe fournissant 25% de la valeur de l’appareil, grâce à l’électronique qu’il embarque. Les choses sont très bien engagées en Inde, où Dassault Aviation est en négociation exclusive pour founir 126 avions. Le dossier devrait prochainement se débloquer aux Emirats arabes unis (60 exemplaires), de même qu’au Brésil.

Enfin, Thales, détenu par l’Etat et Dassault, a pris une part active dans la restructuration de l’industrie française de défense, notamment en portant à 35% sa participation dans le capital du constructeur naval DCNS.

Et des discussions sont actuellement en cours pour  faire fusionner sa filiale TDA avec la division Munitions de Nexter afin de créer un ensemble pesant 250 millions de chiffre d’affaires. En échange, l’équipementier prendrait une participation de 10 à 25% dans le capital de l’ancien Giat Industries, dont l’Etat est, pour le moment, le seul actionnaire.

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