Un radar d’alerte du bouclier antimissile de l’Otan sera installé en Turquie

Le nouveau concept stratégique de l’Otan, adpoté lors du sommet de Lisbonne de novembre 2010, a fait de la défense antimissile « un des éléments centraux » de la défense collective des Etats membres de l’Alliance, tout en prévoyant d’y associer la Russie, qui a toujours manifesté de l’hostilité à l’égard d’un tel système en avançant qu’il portait atteinte à la crédibilité de sa force de frappe nucléaire.

Depuis, les négociations avec Moscou pour mettre en place cette défense antimissile se sont enlisées, des désaccords profonds n’étant pas, à l’heure actuelle, aplanis. Pour autant, la mise en place de ce système, censé contrer la menace balistique iranienne, se met progressivement en place.

Ainsi, en mai dernier, la Roumanie a accepté que soient déployés sur la base de Deveselu, dans le sud du pays, 24 missiles intercepteurs SM-3 de nouvelle génération et entre 200 et 500 militaires américains.

Et le 2 septembre, Ankara a annoncé l’installation sur son territoire d’un radar d’alerte avancée dédié à l’Otan par les Etats-Unis. « L’installation de ce dispositif en Turquie va permettre à notre pays de contribuer au système de défense développé dans le cadre du nouveau concept stratégique de l’Otan. Il va contribuer à renforcer la capacité de défense de l’Otan et notre système de défense nationale », a expliqué un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.

De son côté, le Pentagone s’est réjoui de la décision des autorités turques. « L’objectif est qu’il soit (le radar, ndlr) déployé d’ici à la fin de l’année » a déclaré le colonel Dave Lapan, le porte-parole du département américain à la Défense.

Jusqu’à présent, la Turquie craignait que l’implantation d’éléments de bouclier antimissile sur son sol allait porter atteinte à ses relations avec la Russie. Pour cette dernière, tant qu’un accord sur ce système n’est pas trouvé avec l’Otan, alors il crée un déséquilibre stratégique.

D’où la nouvelle demande de Moscou d’obtenir des garanties juridiques auprès de Washington indiquant que ce bouclier antimissile « n’est pas dirigé contre les forces stratégiques russes ».

« La perspective de l’apparition en Turquie (d’éléments) du bouclier antimissile américain rend encore plus nécessaire l’obtiention de garanties juridiques de la part des Etats-Unis et de l’Otan » que ce système n’est pas une menace contre la Russie, a fait valoir le ministère russe des Affaires étrangères.

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