Malgré leurs divisions, les rebelles libyens marquent des points

Si l’on en croit les déclarations faites par Saïf al-Islam, l’un des fils du colonel Kadhafi, le régime libyen aurait conclu un pacte avec un chef islamique pour combattre « les rebelles laïcs » de Benghazi et faire de la Libye « un pays comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite ».

Seulement, le responsable islamiste en cause, Ali Sallabi, a démendi l’existence d’un tel accord. En fait, Saïf al-Islam, avec ses propos, vise à exploiter les divisions qui minent la rébellion, lesquelles ont été mises en évidence, la semaine passée, avec le mystérieux assassinat du général Younès le chef militaire des insurgés.

Mais au-delà de leurs dissensions internes, les rebelles ont marqué des points dernièrement, faute d’avancer à Brega et Zlitan, ou encore dans le djebel Nefousa. Justement, c’est dans cette région où ils ont réussi le sabotage d’un pipeline alimentant la seule raffinerie en état de fonctionner du pays.

« Les rebelles ont fermé une valve du pipeline et ont versé dessus une grande quantité de béton armé dans région d’al-Rayaniya » a reconnu Khaled Kaaim, le vice-ministre des Affaires étrangères.

Cette action est loin d’être anodine puisque la raffinerie de Zawiyah, à 50 km de Tripoli, alimente une centrale électrique. D’où des coupures d’électricité fréquentes dans la capitale libyenne, d’autant plus que les avions de l’Otan ont bombardé une turbine à gaz ainsi qu’une station haute tension dans la même région.

Les insurgés ont également pu compter sur l’un des 17 navires de l’Alliance atlantique, engagés dans le volet naval de l’opération Unified Protector, pour mettre la main sur le pétrolier « Carthagène », un navire long de 200m, propriété de la société d’Etat « General National Maritime Transport Company », contrôlée par Hannibal Kadhafi, un autre fils du guide libyen.

L’arraisonnement du bâtiment a été effectué alors qu’il était parti de Malte pour rejoindre la Libye. « Nous n’avons pas eu à faire usage de la force, les menaces ont suffi », a expliqué un officier rebelle, qui a précisé que l’opération avait été menée à partir le ravitailleur Nour, habituellement basé à Benghazi.

De son côté, l’Otan a indiqué que l’un de ses navires avait intercepté le Cathagène pour le contrôler et l’avait ensuite laissé repartir. Visiblement, les rebelles en ont donc profité pour s’en saisir et le ramener à Benghazi.

Par ailleurs, au cours du 28 juillet au 3 août, l’aviation française a effectué presque le même nombre de sorties par rapport à la précédente période de référence (200 contre 190) mais a frappé davantage d’objectifs (près de 80 contre une cinquantaine).

Ainsi, les Rafale et les Mirage 2000D et N, ainsi que les avions du porte-avions Charles de Gaulle (Rafale M et Super Etendard Modernisés) et les hélicoptères du groupe aéromobile embarqué sur le BPC Mistral ont neutralisé une trentaine de véhicules, le même nobre d’infrastructures à vocation militaire et une dizaine de pièces d’artillerie. Ces frappes ont eu lieu dans les régions de Misrata, Brega, Ras Lanouf, Tripoli et Zlitan.

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