La Corée du Nord va présider la Conférence du désarmement des Nations unies… Et ce n’est pas une blague

Pour le général de Gaulle, l’ONU était un machin. Sauf qu’en matière de droit international, c’est la référence. A chaque intervention militaire, l’on prend généralement le soin de préciser que l’on agit sous le mandat des Nations unies…

Mais quand l’ONU nomme la Libye à la tête de la Commission des droits de l’homme, en 2003, l’on se dit que quelque chose tourne pas rond et que c’est un peu comme confier les clés du bar à un alcoolique. Et le 1er juillet, l’organisation internationale a récidivé en plaçant la Corée du Nord à la tête de la Conférence du désarmement, pendant quatre semaines.

En fait, cette présidence est attribuée automatiquement à chacun des 65 pays qui sont membres de cette instance, dont la mission est de veiller à la non-prolifération des technologies sensibles, tels que les armes nucléaires ou les missiles balistiques. Il suffit d’attendre son tour puisque la désignation se fait par ordre alphabétique. Et l’on n’est pas au bout de nos peines puisque l’Iran et la Syrie sont sur la liste. Il ne faut guère s’étonner, après, que cet organisme n’ait pas fait progresser d’un iota les dossiers qu’elle a à traiter depuis près de 15 ans…

Le Canada a cependant réagi en demandant à la Corée du Nord de quitter la présidence de la Conférence du désarmement, en faisant valoir qu’elle n’avait « tout simplement pas la crédibilité requise pour présider un organe de désarmement nucléaire ».

Le fait est… La Corée du Nord a augmenté ses capacités de production de matières fissiles à usage militaire et participé à la construction d’une usine nucléaire en Syrie (laquelle a été détruite lors d’un raid aérien israélien en septembre 2007), se livre au commerce de missiles et de technologies nucléaires avec l’Iran et la Birmanie.

Son représentant aux Nations unies, So Se Pyong, a commenté la nomination de son pays en se disant « prêt à accueillir toute proposition constructive qui pourra renforcer le travail et la crédibilié de la Conférence sur le désarmement ». Le monde réel est parfois aussi drôle qu’un numéro des Monty Python…

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