Des agents afghans formés au contre-espionnage

Il semblerait que l’insurrection afghane, qui n’est pas constituée par les seuls taliban mais aussi par les militants du réseau Haqqani et ceux du Hezb-e-Islami de Gulbulddin Hekmatyar, s’en prenne davantage aux représentants des autorités gouvernementales que par le passé.

Ainsi, un attentat suicide, commis le 13 avril dans la province de Kunar, située à l’est du pays, a visé un rassemblement de chefs et d’anciens de tribus. Dix personnes y ont perdu la vie, dont Malik Zarin, un commandant pro-gouvernemental influent. Mais plus généralement, depuis le début de l’année, les forces de sécurité afghanes ont été la cible de plusieurs attaques meurtrières.

Rien que pour la journée du 14 avril, trois attentats ont visé des policiers, notamment à Kandahar ainsi que dans la banlieue de Kaboul et la province de Paktya, où un centre de formation de la police a été la cible d’une attaque suicide. Et pour le mois de mars, 35 membres de l’armée nationale afghane ont été tués, selon le ministère afghan de la Défense.

Par ailleurs, ces mêmes forces de sécurité ne sont pas toujours fiables, dans le sens où il y a eu des cas où des policiers et des soldats afghans ont ouvert le feu sur leurs camarades, voire sur des militaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF). Deux d’entre eux ont été d’ailleurs été tués, la semaine passée, par un douanier afghan.

Etant donné qu’il est prévu que la coalition internationale cède la responsabilité de la sécurité en Afghanistan aux forces de sécurité locales d’ici à 2014, ces dernières recrutent à la fois massivement et rapidement et ne prennent pas toujours la peine de vérifier les antécédents de leurs recrues.

Aussi, pour éviter l’infiltration d’éléments insurgés ou d’al-Qaïda au sein de la police et de l’armée afghanes, lesquels peuvent aussi étudier les tactiques de combat enseignées par les troupes occidentales afin de permettre à l’insurrection de mieux les mettre en échec, l’ISAF a mis en place un programme pour former des agents de contre-espionnage.

Lancé l’été dernier, ce dispositif a permis d’ores et déjà de former 200 agents, l’objectif affiché par le général américain William Caldwell, qui dirige la formation des forces de sécurité afghane, étant de 445 d’ici à la fin de l’année.

« Nous intégrons au plus bas niveau de toutes ces organisations des spécialistes du contre-espionnage dont l’unique mission est de repérer ceux qui tenteraient de s’infiltrer ou de retourner ceux qui seraient déjà passés dans le camp des taliban » a expliqué le général Caldwell, lors d’une intervention devant le le centre d’études londonien Chatham House.

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