Les syndicats des personnels civils de la Défense ont des craintes pour 2011
Révision générale des politiques publiques (RGPP) oblige, le ministère de la Défense est contraint de tailler dans ses effectifs et de supprimer environ 54.000 postes en sept ans et demi. D’où la refonte de la carte militaire, amorcée en juillet 2008, avec la fermeture de casernes et de bases, la « densification » de certaines unités et l’apparition du concept de base de défense.
Pour 2011, il est prévu de supprimer 8.250 postes. Ce chiffre sera ramené à 7.500 pour les trois années suivantes, puis à 2.500 en 2015. Ce qui fait dire à un responsable du syndicat CFDT Défense, cité par l’Agence France Presse, qu’il s’agit là du « plus grand plan social sur le territoire français ».
« L’année 2011 va être une année catastrophique pour l’emploi des personnels civils dans notre ministère. En effet, 2011 verra nombre d’établissements et de services du ministère fermer dans le cadre des restructurations », fait valoir, de son côté, la CGT, par voie de communiqué.
En 2010, sur les 75.000 personnels civils que compte le ministère de la Défense, 2.500 ont été mutés en raison de la fermeture des sites où ils travaillaient et 10.000 autres ont été concernés par les mobilités professionnelles.
Pour nombre d’entre eux, ces restructurations sont mal vécues, comme cela a été le cas au quartier Osterode, à Rillieux-la-Pape, (fermeture prévue en 2012), où trois salariés ont mis fin à leurs jours en un an.
Du côté du ministère de la Défense, l’on admet des difficultés avec les personnels civils confrontés aux réformes. « Nous avons donc mis en place une ‘boîte à outils financière’ : nous pouvons aller jusqu’à 40.000 euros pour une personne qui accepte de se déplacer » a expliqué le Jacques Roudière, le directeur des ressources humaines, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.
Ce dernier a précisé qu’en 2010, il a fallu négocier 700 départs volontaires étant donné que le rythme des mises en retraite – 1.800 pour cette année – a « un peu ralenti ». Enfin, 700 assitantes sociales sont mobilisées pour s’occuper des personnels concernés par ces restructurations.