Hortefeux demande des comptes au directeur général de la gendarmerie nationale
Tout commence le 9 octobre. Ce jour-là, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, s’est rendu à Meymac, en Corrèze, à l’occasion du 52e Congrès des sapeurs-pompiers corréziens et de l’inauguration d’un centre de secours local.
Seulement voilà, à l’appel de partis de gauche, de syndicats et d’association, 200 à 400 manifestants (selon les sources) ont aussi fait le déplacement pour accueillir le ministre et protester contre la politique sécuritaire du gouvernement.
Face à eux, une trentaine de gendarmes de la région et un hélicoptère avaient été déployés pour prévenir tout débordement. Et manifestement, cela n’a pas été suffisant puisque les manifestants ont débordé le service d’ordre, obligeant ainsi à appeler en renfort des gendarmes mobiles. Résultat : cinq personnes ont été interpellées, dont un conseiller régional écologiste du Limousin puis relâchées par la suite.
Mais cet incident n’en est pas resté là. En effet, dans un courrier daté du 12 octobre et dont l’existence a été révélée par l’AFP, le directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur, Michel Bart, a demandé des explications au général Jacques Mignaux, le directeur général de la Gendarmerie nationale, à propos de ces débordements.
Notant de « nombreux dysfonctionnement », Michel Bart souligne que le détachement de gendarmes « n’a pas été en mesure de contenir les manifestants lors de l’arrivée » de Brice Hortefeux et demande au général Mignaux de l’informer « des conditions d’utilisation des forces de gendarmerie déployées » et des « enseignements » qu’il en a conclu ainsi que de lui présenter « les mesures qui s’imposent afin que de tels événements ne se reproduisent plus ».
Par ailleurs, et selon la presse locale, le président du Conseil général de Corrèze, François Hollande, a relativisé, le 22 octobre, l’importance de l’incident en répondant à Jean-Pierre Audy, le conseiller général UMP de Meymac, lequel lui a reproché « de n’avoir pas apporté un message d’apaisement ou condamné les débordement » en estimant que « le pacte républicain de courtoisie a été rompu ».
« Le ministre a été accueilli de manière républicaine » a fait valoir l’ancien secrétaire général du Parti socialiste. « Des citoyens appelés par des forces politiques ont voulu manifester leur défiance. Le mouvement a été contenu et le ministre n’a même pas vu la manifestation » a-t-il poursuivi avant d’ajouter ; « j’ai moi-même connu des manifestations beaucoup plus chaudes avec des agriculteurs. Là, c’est surtout un problème pour le préfet ».