L’exercice aérien qui énerve le Pérou
Depuis le 17 octobre et jusqu’à la fin de ce mois, quatre Mirage 2000 RDI de l’escadron de chasse « 1/12 Cambresis » ainsi qu’unn E3F Awacs de l’escadron de détection et de contrôle aéroportés « 36 Berry » participent à un exercice international organisé par la Fuerza Aéra de Chile (forces aériennes du Chili).
Le thème de ces manoeuvres : « Un pays sud-américain menace la paix mondiale en réfutant des traités internationaux. Une coalition, mandatée par l’ONU, met en oeuvre des moyens aériens combinés pour maintenir la paix ». Outre les appareils de l’armée de l’Air et ceux des forces aériennes chiliennes, des F15 américains, des A-1 brésiliens et des A-4 AR argentins prennent également part à cet exercice, appelé « Salitre 2009 », qui se déroule dans la région d’Antofagasta, à 1.300 km au nord de Santiago.
Seulement, « salitre », en espagnol, ça veut dire « salpêtre » et pour le Pérou, l’association d’idée avec le nitrate de potassium et un exercice militaire ravive de mauvais souvenirs, celui d’une défaite contre le Chili, lors de la guerre du Pacifique (1879 à 1883), encore appelée… « guerre du Salpêtre ».
A l’époque, en déclenchant les hostilités, le Chili, poussé par des intérêts britanniques, visait des territoires riches en salpêtre, substance qui entre dans la composition des explosifs, appartenant à la Bolivie et au Pérou. Au final, les Chiliens sortirent vainqueur du conflit et selon, le traité d’Ancon, les Boliviens perdirent leur unique accès à la mer et les Péruviens virent passer la région de Terapaca sous le contrôle de leur adversaire.
Bien que la guerre du Salpêtre est terminée depuis plus de 126 ans, il n’en reste pas moins que les rancoeurs sont encore vive à Lima, d’où une certaine irritation face à l’exercice chilien qui évoque un épisode fâcheux entre les deux pays. Et le scénario des manoeuvres, qui fait référence à une violation des traités internationaux n’est pas fait non plus pour calmer le gouvernement péruvien, d’autant plus qu’une procédure est actuellement en cours devant la Cour internationale de justice de La Haye pour un trancher un différend territorial entre Lima et Santiago.
Pour calmer le jeu, les Chili a invité le Pérou à participer à l’exercice en qualité d’observateur. Seulement, le président péruvien, Alan Garcia, a refusé l’offre, qu’ila jugée « bien tardive ». De son côté, le ministre de la Défense, Rafael Rey, a estimé que ces manoeuvres étaient « offensantes ».
Alors, pour adoucir l’humeur des dirigeants péruviens, Santiago a apporté quelques changements, certes mineurs, à l’exercice Salitre 2009. Ainsi, le scenario ne fait plus mention d’un « pays sud-américain » mais d’une « île imaginaire » et les forces aériennes péruviennes ont été une nouvelle fois invitées à prendre part aux manoeuvres, le 28 octobre prochain.
