Où est passé le cargo Arctic Sea?

Attendu le 4 août au port de Béjaïa en Algérie, le cargo Arctic Sea n’est jamais arrivé à destination. Parti fin juillet de Finlande, avec une cargaison de bois d’une valeur estimée à 1 million d’euros, le bâtiment battant pavillon maltais et armé par un équipage d’une dizaine de marins russes a eu un dernier contact radio, le 28 juillet, avec les gardes-côtes britanniques alors qu’il croisait au large de Douvres. Le signal de sa balise d’identification AIS a été repéré pour la dernière fois entre Brest et les îles Scilly, au sud-ouest de l’Angleterre, dans la nuit du 29 au 30 juillet.

Depuis, l’Arctic Sea n’a plus donné signe de vie. Un avion de patrouille maritime l’aurait aperçu au large du Portugal mais sans certitude. En revanche, l’armateur du navire, la société finlandaise Sol Chart, a indiqué que des hommes masqués étaient montés à bord le 24 juillet alors que le bateau naviguait au large de la Suède, précisément dans les environs de l’île de Gotland.

Selon les témoignages des marins russes, rapportés par la compagnie, le navire aurait été abordé par des bandits qui seraient fait passer pour des policiers spécialisés dans le trafic de drogues. Ils seraient restés à bord de l’Arctic Sea pendant une demi-journée, avant de repartir, sans rien prendre. Ce qui ajoute au mystère, c’est que la compagnie finlandaise n’a signalé cet incident qu’une semaine après, ce qui fait qu’Interpol n’a pu envoyer son bulletin d’alerte que le 3 août, soit après la disparition du cargo. D’où l’hypothèse que les assaillants du navire sont restés à son bord, au lieu de le quitter, comme l’avaient déclarés les marins russes.

Cela étant, le président russe, Dmitri Medvedev, a pris des dispositions pour localiser ce « vaisseau fantôme ». Il a ainsi demandé à son ministre de la Défense de « prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver et, si besoin est, libérer » l’Arctic Sea et son équipage.

« Sur les ordres du président Dmitri Medvedev, tous les bâtiments de la marine de guerre russe en Atlantique ont été envoyés pour participer aux recherches » a indiqué l’amiral Vladimir Visotski, cité par l’agence de presse Itar-Tass. Ce dispositif serait composé de 5 bâtiments, dont la corvette Ladni et au moins un sous-marin.

En tous les cas, si effectivement l’Arctic Sea a été détourné, il s’agirait du premier acte de piraterie commis dans les eaux européennes depuis plus d’un siècle et demi. Cela pose des questions si cette conjecture d’avère exacte. En effet, il est quand même difficilement imaginable qu’un bateau puisse être attaqué de la sorte et disparaître avec tous les moyens de surveillance et les systèmes d’alertes mis en oeuvre dans une zone qui est une des plus fréquentées au monde. Enfin, l’on peut également se demander en quoi la cargaison du cargo a pu intéresser d’éventuels pirates.

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