L’ISAF va adopter de nouvelles règles d’engagement

Le général américain Stanley McChrystal, le nouveau commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) et de l’opération Enduring Freedom, va prochainement donner de nouvelles règles d’engagement pour les troupes alliées déployées en Afghanistan, suite à des bavures commises lors de bombardement aérien, dont la plus récente, celle de Farah le 4 mai dernier, a fait plusieurs dizaines de victimes civiles à cause de la violation de consignes déjà en vigueur par l’équipage d’un bombardier B1.

Ainsi, les frappes aériennes réalisées au bénéfice des troupes engagées en sol devraient être mieux encadrées. « La puissance aérienne contient les graines de notre propre destruction si nous ne l’employons pas de manière responsable » a estimé le général McChrystal, le 22 juin dernier. Il s’agit surtout d’éviter les « dégâts collatéraux », qui, en plus de susciter des tensions entre les autorités afghanes et la coalition, servent la propagande et le recrutement des taliban.

« Le peuple afghan est au coeur de notre mission. En réalité, il est notre mission. Nous devons le protéger de la violence, de quelque nature qu’elle soit » avait déclaré l’officier américain lors de sa prise de commandement, la semaine passée. En clair, il faut « gagner les coeurs et les esprits » pour mobiliser la population civile contre les insurgés.

Les nouvelles directives, dont les détails seront classés secret-défense, vont limiter le recours à l’appui aérien au sol. Par exemple, une unité devra rompre le combat dans le cas où sa poursuite met la vie de civils en danger, et à condition que les soldats qui la composent soient eux-mêmes en sécurité. « Même si le commandement vous ordonne d’ouvrir le feu, la première question qu’il faut se poser est la suivante : ‘Est-ce que je peux contribuer à une désescalade en retirant mes forces ou en les déplaçant?' » a expliqué le contre-amiral Greg Smith, le porte-parole du commandant de l’ISAF. « Nous ne demandons pas à nos forces de fuit ou de se retirer, surtout si elles sont en péril (…) Mais par exemple, si elles peuvent prendra la décision de désamorcer (la situation), elles auront une occasion de mieux contrôler la résolution du problème » a-t-il ajouté.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel souci de protéger les civils a fait l’objet d’une telle directive. Le prédécesseur du général McChrystal, le général David McKiernan, avait en effet édicté de nouvelles règles d’engagement après une « bavure » américaine, l’an passé. « A l’évidence, la directive déjà en vigueur n’était pas assez précise, pas assez claire pour être comprise de l’ensemble du contingent » a cependant admis le contre-amiral Smith. « Il va falloir entraîner et éduquer de nouveau nos forces » a-t-il ajouté.

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