Le coup de folie d’un sergent américain

En avril dernier, un légionnaire du 2e Régiment Etranger d’Infanterie (REI) de Nîmes tuait deux de ses camarades et un militaire togolais au camp des Etoiles d’Abéché, au Tchad. Le forcené, arrêté après quelques heures de cavale, avait déjà eu des problèmes de « chute de moral » lors d’un séjour à Djibouti avec son unité.

En Irak, le 11 mai, un incident similaire s’est produit au camp Liberty, une base américaine proche de la périphérie ouest de Bagdad, en Irak. En effet, après une altercation verbale, un sergent a ouvert le feu sur ses camarades, alors qu’il se trouvait dans un centre d’aide psychologique. Bilan : 5 militaires américains – dont deux officiers médecins – ont été tués et trois autres blessés.

« Cinq militaires ont été tués, dont deux appartenaient à la 55e compagnie médicale et étaient officiers au centre de contrôle du stress de camp Liberty. L’un était officier de la Navy et l’autre de l’armée de Terre » a précisé le général David Perkins, porte-parole des forces américaines en Irak.

Le sous-officier auteur des tirs, le sergent John M. Russel, a été interpellé juste après l’incident. « Il fait l’objet de cinq chefs d’inculpation pour meurtre et un pour coups et blessures aggravés » a indiqué le général Perkins, au cours d’un point presse.

Appartenant à un bataillon du génie habituellement stationné en Allemagne, le sergent Russel en est à son troisième séjour en Irak. Déjà suivi psychologiquement, son commandant avait décidé de lui retirer son arme. Seulement, il aurait apparemment subtilisé celle d’un des soldats qui l’accompagnait avant de commettre l’irréparable.

Ce genre d’incident n’est pas nouveau. Aux Etats-Unis, on les qualifie de « syndromes de stress post-traumatique » (Post tramautic stress disorder, PTSD) » et ils seraient même de plus en plus fréquents. En septembre 2008, un autre sergent avait tué deux autres sous-officiers dans une base située au sud de Bagdad. Il est estimé que près de 20% des militaires américains de retour d’Irak présenteraient des troubles psychologiques liés à leur séjour dans le pays, en raison d’un accumulation de stress et de fatigue.

Photo : Militaires américains basés à Camp Liberty (c) DoD

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