L’Agence de l’innovation de Défense a lancé l’appel à projets « Énergie en opération »

En juin, l’équipe d’auteurs de science fiction recrutés par l’Agence de l’innovation de Défense [AID] pour former la « Red Team » a imaginé un scénario décrivant les conséquences opérationnelles que pourrait avoir une pénurie d’électricité, due à une « réglementation drastique de la consommation énergétique » adoptée en raisons de « tensions internationales ». Et c’est précisement les craintes actuelles…

D’où l’appel à projets que vient de lancer l’AID auprès du personnel du ministère des Armées, afin de trouver des solutions permettant de produire, stocker et distribuer de l’électricité sur les théâtres d’opérations extérieurs. Il s’agit-là d’un enjeu majeur, d’autant plus que la généralisation des équipements optroniques, électroniques et numériques accroît les besoins en énergie.

« Ce constat est tout d’abord valable pour les installations collectives statiques. L’alimentation en électricité, actuellement assurée par le fonctionnement de groupes électrogènes, nécessite un soutien logistique essentiel pour permettre le fonctionnement des équipements nécessaires à la vie des unités [éclairage, restauration, équipements de transmission, équipements personnels, etc.] », explique l’AID. Et cela vaut aussi pour les missions menées sur le terrain, au cours desquelles les forces engagées doivent évoluer en autonomie.

« Quels que soient le milieu, l’environnement, le climat ou encore l’arme ou le service, l’ensemble du personnel du ministère des Armées est concerné et toute technique peut être valable », fait valoir l’AID. Ceux qui ont des idées potentiellement intéressante sont invités à remette leur projet avant le 2 décembre prochain.

L’AID donne quelques pistes de réflexion, comme l’énergie solaire, les éoliennes ou encore la « triboélectricité » [processus d’électrisation par frottement]. Cependant, aucune ne va dans le sens des solutions – ambitieuses – que le Pentagone cherche à développer.

En effet, en avril dernier, celui-ci a confirmé le programme « PELE », qui consiste à developper un micro-réacteur nucléaire mobile d’une puissance de 1 à 5 mégawatts afin de couvrir les besoins en électricité de ses bases à l’étranger.

Par ailleurs, Naval Research Laboratory a mis au point un dispositif expérimental qui, appelé « Photovoltaic Radiofrequency Antenna Module » capte l’énergie solaire en orbite afin de l’envoyer sur la Terre sous la forme d’un faisceau laser ou de micro-onde pour ensuite produire de l’électricité. Ce système a pris place à bord du drone spatial X-37B en mai 2020. L’expérience doit toujours être en cours puisque la mission de cet engin n’est toujours pas terminée… En tout cas, elle s’inspire d’une nouvelle écrite en 1941 par l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov…

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