La première promotion « QWI Rafale » a été diplômée par le Centre d’expertise aérienne militaire

En mai, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], implanté sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avait annoncé qu’elle venait de créer une nouvelle formation en vue de délivrer la qualification QWI « Rafale » [« Qualified Weapons Instructor »], l’objectif étant de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat. Et cela, sur le modèle de la « Weapons School » de l’US Air Force et du « Naval Aviation Warfighting Development Center » [NAWDC] de l’aéronavale américaine.

Selon les explications alors données par le CEAM, cette formation « QWI Rafale » devait permettre aux stagiaires de « parfaire leur connaissance et leur maîtrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». Une fois leur qualification en poche, leur rôle consistera à restituer « tout ce qu’ils auront appris » à leur unité d’origine.

Le 1er août, le CEAM a indiqué que les cinq premiers stagiaires [quatre de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont un navigateur officier système d’armes, et un pilote de la Marine nationale] venaient de recevoir leur diplôme de « Qualified Weapons instructor », à l’issue d’un stage intensif qui aura duré six semaines.

« Les QWI Rafale auront désormais, dès leur retour en escadron, l’importante tâche de réaliser des instructions avancées à tous les équipages, de conseiller le commandement sur l’emploi tactique du Rafale et de contribuer à l’évaluation des forces », a précisé le CEAM.

Et d’ajouter : « Pour atteindre tous ces objectifs, ils devront en permanence appliquer la devise des QWI de toutes les nations : ‘Humble, crédible, accessible’. Ils pourront aussi s’appuyer sur le réseau d’experts tactiques qu’ils sont en train de créer et qui s’enrichira au fur et à mesure des formations ».

Cela étant, le CEAM a donné quelques détails supplémentaires sur cette formation « QWI », qui a mobilisé 27 instructeurs de 5 unités. Ainsi, après une phase théorique, celle-ci s’est notamment concentrée sur la guerre électronique, l’emploi des capteurs et des armements air-air « dans un environnement […] contesté », avec « forte menace et brouillage intensif ».

Puis les stagiaires ont enchaîné sur des missions de guerre au Centre de simulation Rafale nouvelle génération [CSR-NG] qui, explique le CEAM, permet « d’exploiter au plus près de la réalité les capacités du Rafale au standard F3R », l’objectif étant de « vérifier l’assimilation des notions techniques et tactiques enseignées et de confirmer l’importance de la standardisation et de la mécanisation dans les missions de haute intensité [réflexion, exécution, débriefing, analyse] ».

Enfin, le stage a aussi mis l’accent sur la maitrise de l’emploi des liaisons de données tactiques, via une formation technique et pratique dispensée par le Centre expert et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT] du CEAM.

« Cette formation me permet à la fois de continuer à progresser mais aussi d’appréhender mon rôle au sein de l’unité avec un autre angle tout en lui donnant une légitimité certaine », a témoigné l’un des cinq stagiaires, pilote à l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine. « Le Rafale est constamment en évolution ce qui en fait un vecteur d’humilité obligeant sans cesse à remettre en questions ses connaissances. Cette formation permet à tous les QWI de mettre à jour un socle de connaissances solide dans tous les domaines : vecteur, guerre électronique, L16, armements, tactique… », a-t-il conclu.

Pour rappel, réunissant sous un même commandement « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation », le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a été créé en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et du Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA].

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