La Corée du Sud confirme l’achat de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires

En 2012, la Corée du Sud lança un appel d’offres d’une valeur de 7,3 milliards de dollars pour se procurer 60 nouveaux avions de combat destinés à remplacer les F-5 Tiger II de sa force aérienne [RoKAF – Republic of Korea Air Force]. Pendant un temps, le F-15 Silent Eagle de Boeing était donné favori, face au F-35A de Lockheed-Martin et au Typhoon du consortium Eurofighter.

Seulement, quelques jours avant la confirmation d’une décision en faveur du F-15SE, une lettre ouverte signée par dix-sept anciens généraux de la RoKAF contesta le choix de l’avion produit par Boeing pour mieux défendre celui du F-35A. « Nous ne pouvons pas choisir des voiturettes à la place de berlines simplement parce qu’elles sont moins chères », firent-ils valoir. Aussi, la DAPA, l’équivalent sud-coréen de la DGA française, reporta l’annonce qu’elle était censée alors faire.

Et, finalement, le F-15SE fut écarté… au profit d’une commande de 40 F-35A. Celle-ci fut signée en 2014. Cependant, le besoin initial étant de 60 nouveaux avions de combat, le ministère sud-coréen de la Défense fit savoir, deux ans plus tard, qu’il envisageait de se procurer 20 autre exemplaires du chasseur-bombardier conçu par Lockheed-Martin. Une nécessité, avait-il été alors avancé, pour mener à bien l’opération KMPR [Korea Massive Punishment & Retaliation] en cas de recours à l’arme nucléaire par la Corée du Nord, l’objectif étant de disposer de suffisamment de capacités pour neutraliser simultanément tous les sites de lancement des missiles nord-coréens.

Cependant, l’affaire en resta là… car, par la suite, Séoul fit part de son intention de doter ses forces navales d’un porte-avions légers [programme CVX, ndlr]… Et donc d’acquérir au moins vingt F-35B [à décollage court et à atterissage vertical]. Aussi, aussi élevé soit-il, le budget militaire sud-coréen imposait de faire des choix… et le projet concernant l’achat des 20 F-35A fut remis à plus tard. Du moins le croyait-on…

Si le projet de porte-avions légers est toujours sur la table, il suscite quelques réserves au sein de la nouvelle administration sud-coréenne, mise en place après l’élection de Yoon Seok-youl à la présidence. Ce qui, semble-t-il, favoriser le projet de la RoKAF d’acquérir 20 F-35A suppémentaires.

En juin, il a été dit que la DAPA allait proposer l’achat de ces 20 F-35A, portés au block 4 [c’est à dire la version disposant de l’ensemble des capacités prévues par le programme F-35, ndlr] pour environ 3 milliards de dollars. Restait alors à en attendre la confirmation. Ce qui vient d’être fait, ce 15 juillet.

Le ministère de la Défense « a approuvé ce vendredi un projet de 3’940 milliards de wons [2,97 milliards de dollars] pour déployer une vingtaine de chasseurs furtifs F-35A supplémentaires d’ici 2028 dans le cadre des efforts visant à contrer les menaces nucléaires et de missiles de la Corée du Nord », a en effet indiqué l’agence de presse Yonhap. « Le Comité de promotion des projets de défense a approuvé le plan d’approvisionnement ‘de base’, qui pourrait être ajusté à la suite d’une étude de faisabilité et d’autres procédures, selon la DAPA », a-t-elle ajouté.

Cette annonce a été faite alors que la RoKAF et l’US Air Force viennent de mener leur premier exercice conjoint impliquant leurs F-35A respectifs.

Par ailleurs, Séoul a également l’intention de se procurer 18 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook auprès de Boeing, pour un peu plus d’un milliard de dollars. Ces appareils remplaceront les CH-47D vieillissants à partir de 2028.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]