Des frappes aériennes françaises ont décimé une colonne jihadiste dans l’ouest du Niger

Dans un entretien donné au quotidien La Croix, en mai dernier, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait affirmé que la frontière que partage son pays avec le Mali était « sous la coupe de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ». Mais ce n’est pas la seule région nigérienne concernée par l’activité des groupes jihadistes.

En effet, selon des chiffres récemment donnés par Alkassoum Indatou, le ministre nigérien de la Défense, les attaques menés au Niger par la mouvance jihadiste auraient fait plus de 1200 tués [dont 500 militaires] depuis 2013.

Ce phénomène s’est surtout accentué vers 2015, sous l’effet des assauts de Boko Haram [puis de la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest – ou ISWAP] dans la région de Diffa [sud-est du pays] et de la montée en puissance de l’EIGS, laquelle a fait basculer les provinces de Tahoua et de Tillaberi dans l’insécurité.

D’ailleurs, c’est dans cette partie du Niger, frontalière avec le Burkina Faso, qu’un détachement de la gendarmerie nigérienne a été attaqué par des terroristes, arrivés dans la localité de Waraou avec « plusieurs dizaines de motos et de véhicules », selon Niamey.

Ces gendarmes, qui étaient alors « en mission de sécurisation dans les villages environnants », ont perdu huit des leurs lors de cet assaut. Mais, a assuré le ministère nigérien de la Défense, la « réaction énergique des éléments du détachement avec le renfort terrestre et aérien tant national que celui des partenaires a permis de mettre en déroute l’ennemi ». Durant les combat, six véhicules des forces nigériennes ont été « détruits ».

Le « renfort aérien » des « partenaires » évoqué par le ministère nigérien a été fourni par la force française Barkhane. Deux jours après les faits, l’État-major des armées [EMA] a livré quelques détails sur cette intervention.

« À la demande des autorités nigériennes, un dispositif de surveillance aérienne a été déployé par la force Barkhane, en complément des vecteurs engagés par l’armée de l’air nigérienne, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Niamey, […] pour suivre une colonne d’une quarantaine de motos repérée par les FAN [Forces armée nigériennes, ndlr] », a relaté l’EMA, dans un communiqué.

Les renseignements obtenus, notamment grâce aux « unités nigériennes aux contact » ont permis de confirmer que la colonne en question était celle d’une groupe armé terroriste [GAT], qui se déplaçait entre le Burkina Faso et le Niger.

« En étroite coordination avec les FAN, Barkhane a conduit plusieurs frappes contre la colonne », neutralisant ainsi une « quarantaine de terroristes ». À noter qu’il est rare que l’EMA donne un bilan de ses opérations contre les GAT… Cela étant, il n’a précisé la nature des moyens engagés pour cette frappe. Il est probable qu’un drone MQ-9 Reaper a été sollicité pour cette mission… Et qu’il a effectué les frappes [du moins une partie d’entre-elles] étant donné que ce type d’aéronef est désormais armé.

Quant à la force aérienne nigérienne, elle dispose de deux avions d’attaque Su-25 « Frogfoot », sept hélicoptères [dont trois Gazelle], et quatre avions légers de type Cessna 208 pouvant être utilisés à des fins de renseignement. Récemment, elle a pris possession de six drones tactiques Bayraktar TB-2 livrés par la Turquie.

Cela étant, rien n’a été dit sur l’identité de la colonne jihadiste visée, le secteur de Waraou étant disputé par l’EIGS et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], affilié à al-Qaïda.

Photo : Ministère des Armées

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