L’acte de naissance de l’escadron de transport franco-allemand a été signé

Pour remédier au retard pris par Airbus dans le développement des capacités tactiques de l’A400M « Atlas » [dont le ravitaillement en vol des hélicoptères], la France commanda quatre avions de transport KC/C-130J Hercules auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en janvier 2016. Plus tard, et devant le risque d’une rupture capacitaire avec le retrait prévu de ses Transall C-160, l’Allemagne en fit de même, en signant un contrat portant sur l’achat de six appareils.

Par la suite, l’idée de créer un escadron franco-allemand doté de C-130J Hercules fut avancée par Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense. Un premier accord entre Paris et Berlin fut ainsi conclu en avril 2017. Et la base aérienne 105 d’Évreux fut désignée pour accueillir cette future unité.

« C’est une sacrée avancée, et un changement qualitatif essentiel dans la coopération militaire franco-allemande », fit valoir M. Le Drian, à l’époque. « Il a fallu dépasser des pesanteurs et des contraintes, mais nous y sommes parvenus », avait-il ajouté. Cependant, il restait encore de nombreux détails à régler, comme l’adoption d’un projet de loi visant à entériner cet accord. En outre, il fallait aussi construire, à Évreux, de nouvelles infrastructures [bâtiments, hangars, parking] pour abriter ce nouvel escadron ainsi qu’un centre de formation et d’entraînement.

En juillet, deux C-130J, livrés précédemment à l’Escadron de transport 2/61 Franche-Comté, basé à Orléans, ont été transférés à Évreux, où les premiers aviateurs allemands venaient d’arriver.

Puis, le 30 août, la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, ont signé un second accord intergouvernemental de « coopération dans le domaine de transport aérien tactique », ouvrant ainsi la voie à la naissance de cet escadron de transport franco-allemand à compter du 1er septembre. Cependant, il ne pourra pas être déclaré pleinement opérationnel avant 2024, la Luftwaffe n’ayant pas encore reçu ses premiers C-130J [ils lui seront livrés en février 2022, ndlr].

Pour le moment, on ignore le nom que portera cet escadron franco-allemand, qui, devant compter 260 miliraires, sera commandé par un officier français. Et comme le rappelle le ministère des Armées, les aviateurs des deux pays « pourront travailler en équipes mixtes, sans distinction de nationalité ».

Et d’ajouter : « Tout en conservant la possibilité de mener des missions dans un cadre purement national, l’un des objectifs est de réaliser des missions opérationnelles avec des équipages mixtes, sur des avions français et allemands. Il s’agit d’un niveau d’intégration rarement atteint dans le domaine de l’aviation militaire. La mise en œuvre de cette initiative est une étape majeure dans la coopération militaire franco-allemande ».

Photo : Capture d’écran

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