Afghanistan : Moscou met en place un pont aérien pour évacuer ses ressortissants et ceux de ses alliés

Malgré les pressions de leurs alliés, notamment ceux du G7, les États-Unis ont confirmé leur décision de ne pas prolonger leur présence militaire à Kaboul au-delà du 31 août, conformément à ce qu’ils avaient initialement prévu. Mais à la condition, a précisé leur président, Joe Biden, que les talibans poursuivent leur coopération pour permettre à ceux qui veulent être exfiltrés d’accéder à l’aéroport de la ville. Mais il a aussi demandé au Pentagone de préparer des plans pour repousser la date du retrait de leurs forces « si nécessaire ».

Le locataire de la Maison Blanche a justifié sa décision en évoquant un « risque grave et croissant d’une attaque » de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique [EI-K]. « Chaque jour d’opérations apporte un risque supplémentaire pour nos troupes » de ce group qui « cherche à viser l’aéroport et attaquer les forces américaines et alliées ainsi que les civils innocents », a expliqué M. Biden, soulignant que le pont aérien mis en place depuis la prise du pouvoir par les talibans avait permis, côté américain, d’exfiltrer du pays près de 71’000 personnes.

Puisque le retrait des 6’000 militaires américains présents à Kaboul devra être effectif au 31 août, cela veut dire que les opérations d’évacuation conduites par d’autres pays, notamment ceux de l’Otan, prendront fin d’ici quelques heures. Probablement que les forces déployées à l’aéroport « Hamid Karzai » seront contraintes de laisser du matériel sur place, faute de temps pour le rapatrier. Sur ce point, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a précisé que les équipements qui resteront éventuellement sur place seront « détruits de manière appropriée » afin qu’ils ne tombent pas aux mains des talibans.

Alors que le pont aérien des Occidentaux est sur le point de se terminer, la Russie a annoncé, ce 25 août, qu’elle allait en mettre un en place afin d’exfiltrer d’Afghanistan quelque 500 ressortissants russes et de pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective [OTSC], dont l’Arménie, la Biélorussie, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Des Ukrainiens seraient également concernés.

Pour Moscou, qui n’a pas fermé son ambassade à Kaboul, il n’est pas question d’évacuer les civils afghans potentiellement menacés par les talibans. Le président russe, Vladimir Poutine, a été très clair sur ce point. « Nos partenaires occidentaux demandent avec insistance d’accueillir les réfugiés dans les pays d’Asie centrale jusqu’à ce qu’ils aient un visa pour les États-Unis ou pour d’autres pays. […] Mais qui peut être [caché] parmi ces réfugiés, comment peut-on le savoir? », a-t-il demandé, a-t-il dit le 22 août. Trois jours plus tôt, il avait déjà estimé qu’il était « important d’empêcher l’infiltration de terroristes sur les territoires des pays voisins » de l’Afghanistan, « y compris en se faisant passer pour des réfugiés ».

Le ministère russe de la Défense a précisé que ce « pont aérien » mobiliserait quatre avions de transport Il-76, depuis l’aérodrome d’Oulianovsk, ainsi que des équipes médicales.

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