L’Égypte serait sur le point de commander 30 avions Rafale supplémentaires

En février 2015, l’Égypte signa le premier contrat du Rafale à l’exportation, avec une commande portant sur 24 exemplaires. Et, ces dernières années, il fut régulièrement question d’un nouveau contrat, plus modeste, les bruits de coursive évoquant l’achat de 12 unités supplémentaires.

Seulement, les négociations se heurtèrent à la réglementation américaine ITAR [International Traffic in Arms Regulations], les missiles de croisière SCALP qui intéressaient alors la force aérienne égyptienne contenant des composants fabriqués outre-Atlantique. En outre, les relations entre Paris et Le Caire connurent un coup de froid, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ayant mal pris les remarques que lui fit son homologue français, Emmanuel Macron, au sujet des droits de l’Homme. D’où, d’ailleurs, des rumeurs sur une possible commande d’avions Eurofighter auprès de l’Italie.

Cela étant, la fermeté de Paris face aux activités turques en Méditerranée orientale réchauffa les relations franco-égyptiennes. En outre, lors de l’exercice Skyros, mené en janvier dernier par l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] en Égypte, une photographie suggérait que Le Caire avait finalement réussi à obtenir des missiles SCALP, appelés « Black Shaheen » à l’exportation… Et ces éléments laissaient à penser qu’une nouvelle commande de Rafale était de nouveau dans les tuyaux.

Or, selon une information de l’AFP, l’Égypte serait sur le point de signer un contrat portant sur la livraison de 30 Rafale supplémentaires, pour un montant d’environ 4 milliards d’euros.

« Des discussions très avancées ont en effet lieu avec l’Egypte et des annonces pourraient intervenir très prochainement », a confirmé une source gouvernementale française auprès de l’agence de presse. Deux autres contrats, concernant MBDA et Safran Electronics & Defense seraient également sur le point d’être conclus.

« C’est au client de communiquer sur ce type de commande, mais si cette annonce était confirmée, ce serait un beau succès pour l’industrie française et pour l’emploi en France », a réagi  Cédric Perrin, le vice-président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, sollicité par l’AFP. Pour le moment, Dassault Aviation n’a pas fait de commentaire.

A priori, l’Égypte aurait obtenu un prêt garanti à hauteur de 85% auprès de Paris pour financer cette nouvelle commande.

Pour rappel, et selon le dernier rapport sur les exportations d’armement remis par le ministère des Armées au Parlement en juin 2020, Le Caire a commandé pour 7,7 milliards d’euros d’équipements militaires auprès de la France entre 2010 et 2019, ce qui en fait le quatrième client de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française au cours de cette période. Quant au Rafale, et outre l’Égypte, il a été vendu au Qatar, à l’Inde et, plus récemment à la Grèce. L’avion de Dassault Aviation est par ailleurs en lice dans les appels d’offres lancés par la Finlande, la Suisse et la Croatie. Enfin, il fait l’objet d’un intérêt particulier en Indonésie, aux Émirats arabes unis  et en Irak.

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