Le remplacement des VBL examiné « dans le cadre de l’ajustement » de la Loi de programmation militaire

L’actualité tragique du début d’année, avec le décès de cinq militaires français au Mali, a mis le Véhicule blindé léger [VBL] sur la sellette en raison de son faible degré de protection contre les engins explosifs improvisés. Mais cela est assumé par l’armée de Terre, puisqu’il s’agit de l’une des caractéristiques de ce blindé. En clair, ce qu’il perd en protection, il le gagne en mobilité, ce qui permet, par exemple, de l’engager dans des missions de reconnaissance et de reconnaissance.

Cependant, et comme l’a indiqué la ministre des Armées, Florence Parly, une réflexion est en cours en vue de modifier l’usage qui est fait de ces blindés légers.

Dans le même temps, Arquus a mis au point un kit de protection contre les mines, destiné à protéger les parties basses du VBL Mk1… Mais cela ne permettra pas de résister aux charges importantes utilisées lors des dernières attaques contre la force Barkhane.

Toutefois, une centaine de véhicules dotés de ce dispositif seront livrés à l’armée de Terre d’ici l’été prochain. C’est en effet ce qu’a confirmé le ministère des Armées, dans une réponse à une question écrite que lui avait adressée la sénatrice Hélène Conway-Mouret, au sujet du remplacement des VBL.

En outre, il est question de porter, d’ici 2025, 730 VBL/VB2L [sur les 1470 en dotation, ndlr] au standard Ultima, avec une motorisation plus puissante, une boîte automatique, des suspensions renforcées et un nouveau système de freinage.

Quoi qu’il en soit, le programme SCORPION prévoit de mettre en service le Véhicule blindé d’aide à l’engagement [VBAE], lequel remplacera, à terme, le VBL. Mais ce projet ne figure pas dans l’actuelle Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, dans la mesure où il fut décidé de porter l’effort sur le renouvellement des blindés médians, avec les VBMR [véhicules blindés multirôles] Griffon et Serval ainsi que les EBRC [engin blindé de reconnaissance et de combat] Jaguar.

Cela étant, l’armée de Terre, par la voix du général Charles Beaudouin, alors chargé des plans et des programmes au sein de son état-major, avait exprimé l’espoir de voir le projet VBAE être lancé avant 2025. Et il se pourrait que ce soit effectivement le cas.

Dans sa réponse Mme Conway-Mouret, le ministère des Armées a en effet indiqué que la « programmation de l’opération VBAE […], est actuellement en cours d’examen dans le cadre des travaux d’ajustement de la loi de programmation militaire pour 2019-2025. »

En tout cas, il n’est pas question de procéder à un achat sur « étagère », alors que Thales propose le Hawkei et qu’Arquus mise sur son démonstrateur SCARABEE, qui cumule les innovations [motorisation hybride, grande mobilité, protection, etc]. Les caractéristiques de ces deux modèles coïncident, du moins dans les grandes lignes, aux besoins exprimés par l’armée de Terre.

« L’acquisition d’un véhicule sur étagère n’apparaît pas compatible pour une projection en opération extérieure en 2021. En effet, au-delà de son acquisition, un véhicule doit intégrer différents équipements [moyens de communication, armements…] pour s’insérer dans le dispositif des unités. Par ailleurs, si le véhicule Hawkei, conçu et produit par la société Thales Australie, est effectivement sur étagère, le véhicule Scarabée, de la société Arquus, n’existe qu’à l’état de démonstrateur », explique ainsi le ministère des Armées.

Mais comme l’avait indiqué Mme Parly lors d’une audition parlementaire, en janvier, le VBAE pourrait être le fruit d’une coopération européenne.

« Une lettre d’intention a été signée en fin d’année 2020 par la France et plusieurs autres pays européens, dont la Belgique, pour soutenir le projet nommé FAMOUS [« futurs systèmes blindés augmentés européens à haute mobilité »], avec en perspective l’étude des briques technologiques nécessaires au développement du VBAE, et ce en réponse à l’appel à projet du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de 2020, avec l’objectif d’un financement par le Fonds européen de défense [FEDef]. Ces démarches doivent permettre de renforcer les liens avec des partenaires ayant des besoins similaires », lit-on dans la réponse adressée à Mme Conway-Mouret.

Parmi les appels à projets lancés en 2020 au titre cadre du PEDID [.pdf], l’un d’eux parle de développer des capacités devant permettre d’améliorer « considérablement les performances » des plateformes blindées. Une enveloppe de 9 millions d’euros est prévue à cet effet. Il devrait compléter le projet « Armoured Infantry Fighting Vehicle / Amphibious Assault Vehicle / Light Armoured Vehicle » [AIFV/AAV/LAV] qui, retenu au titre la Coopération structurée permanente [CSP/PESCO], est conduit par l’Italie, avec la Grèce et la Slovaquie comme partenaires.

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]