Premier vol réussi pour l’ATS, le drone de combat de type « ailier fidèle » conçu par Boeing Australia

En février 2019, à l’occasion du salon aéronautique d’Avalon [Australie], Boeing Australia dévoila un nouveau type de drone de combat qui, appelé « Airpower Teaming System » [ATS], devait être en mesure d’évoluer parmi d’autres chasseurs-bombardiers avec équipage. Pour Canberra, qui y avait alors investi 25 millions d’euros, ce projet devait marquer le retour de l’industrie aérospatiale australienne dans la conception d’avions militaires, une capacité perdue depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Cet ATS devait être développé sur la base d’un « jumeau numérique », une technologique qui permet, en couplant simulation et toutes données utiles à la conception et à la production, d’élaborer un nouvel objet en très peu de temps et à moindre coût.

Un an après le salon d’Avalon, l’ATS était déjà prêt à entamer ses essais, le premier des trois prototypes prévus par le programme ayant été officiellement présenté par Boeing Australia. Des tests au sol furent effectués par la suite [allumage du moteur, roulage, etc…]. Et, ces derniers ayant été concluants, il ne restait plus qu’à attendre le premier vol… lequel vient d’être réalisé.

En effet, ce 2 mars, Boeing Australia a indiqué que le vol inaugural de l’ATS, « premier avion militaire conçu et fabriqué en Australie depuis plus de 50 ans, s’est déroulé [le 27 février] sous la supervision d’un pilote d’essai de Boeing, depuis un poste de contrôle au sol au Woomera Range Complex », un site de la Royal Australian Air Force [RAAF].

« Après une série de tests de roulage, de navigation et de contrôle […], l’avion a réussi un décollage par ses propres moyens avant de suivre une trajectoire prédéterminée à différentes vitesses et altitudes afin de vérifier ses fonctionnalités en vol », explique Boeing Australia.

Pour rappel, d’une longueur de 11 mètres, censé avoir une autonomie de 3.700 km et mû par une intelligence artificielle, l’ATS présente des caractéristiques similaires à celles d’un chasseur-bombardier classique. Pour le moment, on ignore quels armements il pourra emporter. En tout cas, selon Boeing, cet appareil serait en mesure d’effectuer des missions de guerre électronique, de renseignement et de surveillance, aux côtés d’avion de type E-7 Wedgetail [AWACS] ou P-8A Poseidon [patrouille maritime].

Ce concept de drone dit « ailier fidèle » ouvre de nouvelles perspectives, notamment sur le plan tactique. Peu chers et donc « consommables », de tels appareils sont en outre un moyen de redonner de la « masse » à des forces aériennes qui en ont beaucoup perdu lors de ces vingt dernières années.

Au Royaume-Uni, la Royal Air Force vient de débloquer à une enveloppe de 35 millions d’euros dans le cadre de son projet « Mosquito », qui complète le développement de son avion de combat de 6e génération « Tempest », pour se doter de tels drones. Même chose aux États-Unis, avec le programme Skyborg.

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]