L’École des troupes aéroportées mise sur la « pédagogie numérique »
Depuis qu’il a pris ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard a déploré, à plusieurs reprises, les difficultés que rencontrent les troupes aéroportées [TAP] pour effectuer suffisamment de sauts dans l’année afin de maintenir les compétences de leurs parachutistes.
La « capacité à entraîner nos troupes aéroportées est insuffisante » et « nous devons impérativement inverser cette tendance », a encore répété le CEMAT, en octobre dernier, expliquant que ces difficultés étaient la conséquences de « trous que nous n’avons pas réussi à combler entre la fin du C-160 Transall et l’arrivée de l’A400M pour remplir ces missions. »
Les moyens étant donc comptés, même en ayant recours à l’externalisation [c’est à dire la location d’aéronefs], tout ce qui permettrait de « s’affranchir de la disponibilité » des avions est bon à prendre. D’où la mise en place de solutions numériques à l’École des troupes aéroportées [ETAP] de Pau, avec l’appui du Bureau numérisation de l’espace de formation [BNEF] de l’armée de Terre. Et il même désormais question de « drill numérique ».
« L’enjeu est de mieux former les cadres aux règles et procédures de sécurité tout en s’affranchissant de la disponiblité des aéronefs. Aujourd’hui, la pédagogie numérique, par l’utilisation ‘à bon escient’ de tutoriels, de didacticiels ou encore de la simulation, vient enrichir la formation pratique en présentiel », explique la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre [DRHAT].
Ainsi, par exemple, les stagiaires moniteurs utilisent désormais un logiciel pédagogique [dictaticiel] s’appuyant sur une technologie 3D reproduisant des équipements réels afin d’apprendre et de répéter la phase d’inspection avant le saut d’un parachutiste équipé, ce qui constitue le « premier maillon de la chaîne sécuritaire. »
« En moyenne, chaque stagiaire réalise quatre inspections à blanc et une inspection en test éliminatoire », précise la DRHAT. Aussi, ce dictaticiel permet-il de réduire le taux d’échec.
Autre exemple : le contrôle d’une soute d’avion, ce qui suppose pour une équipe de largage d’être capable d’inspecter les câbles, rampe, treuils, etc… Pour cela, les stagiaires sont formés sur des avions… à la disponibilité limitée. Désormais, ils pourront utiliser un « outil numérique » permettant une « immersion interactive », grâce à des « vidéos 360° ainsi qu’à des photographies d’une soute de CASA CN-235. La même sera faite pour les soutes de C-130 Hercules et, surtout, d’A400M Atlas.
Enfin, pour le marquage de zone, les stagiaires utiliseront bientôt un didacticiel « permettant de s’entraîner avant et après le saut » [voir photo ci-dessus]. Encore en cours de développement, il s’appuiera sur des mécanismes de jeu [ludification] et un environnement 3D virtuel. « Là encore, le numérique économise des moyens et améliore l’acquisition des compétences par la répétition qu’il offre », souligne la DRHAT.
« À l’ETAP, cette politique volontariste de numérisation permet d’offrir aux formateurs des outils pédagogiques performants, de renforcer l’instruction pratique et, in fine, d’optimiser les phases de restitution », insiste encore cette dernière.
Mais ces nouveaux outils pédagogiques seront susceptibles d’être utilisés à l’avenir par l’ensemble des régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP], ce qui permettra « d’améliorer leur préparation opérationnelle, dans un continuum efficace et vertueux entre formation et entraînement. »
Les TAP se méfient de ceux qui se penchent sur leur cas :
https://www.lalettrea.fr/action-publique_executif/2020/11/30/faute-d-avions-l-armee-de-terre-laisse-au-sol-ses-parachutistes,109624233-ar1
L’externalisation est présenté comme la solution au sous-investissement chronique des moyens militaires :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/09/25/mco-para-21474.html
Cela concerne aussi les fameux JTAC :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/06/21/le-centre-de-formation-a-l-appui-aerien-qui-forme-les-jtac-v-21260.html
Mais bon, vu que dans l’armée de l’air et de l’espace les prestations d’assistance à l’entrainement collaboratif des forces aériennes, ou plus précisément des prestations de direction de l’animation et de la validation des tirs au profit du Centre Expert du Combat Collaboratif (CECC) ont déjà fait l’objet d’une externalisation, plus rien ne choque :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/07/06/prestations-d-assistance-a-l-entrainement-collaboratif-des-f-21298.html
Ce qui m’étonne dans les scénarios « Red Team », c’est qu’ils n’ont pas osé le plus probable :
https://www.lopinion.fr/edition/international/gafam-representent-menace-perennite-etats-235866
Le retour de la compagnie des Indes, version 2.0
sur un air de pipeau…qu’on soit passé du papier à l’outil numérique est d’une évidente banalité. Le seul problème reste d’avoir des avions qui volent, parce que pour les formations « immersives » on a des simulateurs de soute.
« Là encore, le numérique économise des moyens et améliore l’acquisition des compétences par la répétition qu’il offre »
ôO
« Cours de self-défense anti-missile par vidéo » : 120€ la formation d’une heure disponible en streaming.
^^
J’entends, mais quand même … c’est pas à ça que devrait servir le numérique …
Faire un mélange « Arma 3 / Insurgency : Sandstorm / SQUAD / BattleField 4 » pour la simulation tactique … pourquoi pas (même si je vois pas en quoi cela peut-être utile si ce n’est pour faire « une préparation virtuelle à l’exercice) … mais là cela ressemble de plus en plus à « Earth Defense Forces 5 » (je vous laisse voir les images) …
De même, peut-on envisager un « module DCS » (simulateur de vol et de combat aérien), vu qu’apparemment quand on manque de moyens réels, c’est « la solution » ?
« Serious game » … « réalité augmentée » (avec un dispositif type HoloLens ?) …
On dirait bien que ça se paye de mots là …
Que cela puisse être utile à des mécanos ou autres (logistique, soutien …), pourquoi pas … si c’est bien fait …
Ou l’art d’enrober la misère dans la novlangue.
Pourquoi ne pas découper en deux les vieux avions ?
Les métros s’entraînent à sauter sur tribord, les colos sur bâbord, les cavaliers par l’arrière, le train reste en cabine…
Ça recycle et c’est déco dans les régiments.
Plus besoin de câble USB !
Et si une fois de temps en temps on se posait la vraie question de l’utilité des TAP. Certes, les traditions militent pour un maintien de ces forces qui en passant ne sont que très rarement engagées (Kolwezi) où juste pour se faire plaisir comme à Tombouctou (merci Benoit) récemment. Autant le savoir-faire para et de réelles capacités ponctuelles à usage de commandos ou de forces spéciales doivent être peaufinés, autant le maintien de régiments voués est fortement discutable.
@ baron
Écrire ça ici, t’as pas peur.
C’est comme si tu disais que la guerre est un business:
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/02/15/au-sahel-la-guerre-est-transformee-en-business_6069969_3212.html
Si l’on suit votre raisonnement, on retire les chars lourds, les armes nucléaires, les sous-marins et j’en oublie plein.
Mon Dieu, quel voie sans issue sommes nous en train de prendre ?
Rien de mieux que le terrain pour le drill.
* ceci dit qand on voit le nombre exponentiel de mythos qui se prennent pour de vrais soldats parce qu’il jouent à WOT ou BF !!!
ST Michel .
puis viendra l’ultime klaxon attendu,
dans l’ombre de la carlingue la lampe clignotera,
le regards rivé sur les doigts tendus du Largueur,
la verte cohorte d’hannetons s’ ébranlera,
sourire vainqueur ou rictus de terreur,
ahanant sous nos corps si lourds
aux hurlements devenus sourds,
une dernière fois nous chuterons
aux ailes de l’ange suspendus .
ST Michel .
puis viendra l’ultime klaxon attendu.
que dans l’ombre de la carlingue la lampe clignotera.
le regards rivé sur les doigts tendus du Largueur.
la verte cohorte d’hannetons s’ ébranlera.
sourire vainqueur ou rictus de terreur.
ahanant sous nos corps si lourds.
aux hurlements devenus sourds.
une dernière fois nous chuterons .
aux ailes de l’ange suspendus .
On a bien un contingent de soldats tchadiens virtuels depuis plus d’un an:
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/02/16/le-tchad-envoie-1-200-soldats-aux-confins-du-mali-niger-et-burkina-faso-pour-lutter-contre-le-djihadisme_6070064_3212.html
La gestion de crise convient très bien à ceux qui sont censés diriger ce pays.
Cela tombe bien, la génération Z est particulièrement friante pour rester dans son canapé:
https://www.bruxelles2.eu/2020/11/en-pantoufle-devant-la-tv-une-nouvelle-maniere-de-gerer-les-crises/
Bref il y a trop d’unités paras…..