Un bombardier russe Tu-95 « Bear » a contrôlé un drone en vol

Comme le B-52H Stratofortress américain, le bombardier stratégique russe Tu-95 « Bear » fait preuve d’une exceptionnelle longévité. Ayant effectué son premier vol en 1952 et mis en service quatre ans plus tard, cet appareil est toujours en service. Et il devrait le rester pendant encore longtemps.

En effet, en août dernier, un Tu-95 MSM, c’est à dire l’ultime version de ce bombardier, a effectué son premier vol.

« Cet avion est doté de nouveaux armements, d’un nouveau système d’équipements de bord électroniques, de nouveaux moteurs plus efficients et de nouvelles hélices. Les capacités de combat de l’appareil vont doubler après cette modernisation. Les essais continueront après ce vol. La mise à niveau de la flotte des avions lance-missiles stratégiques va se poursuivre », avait alors précisé le ministère russe de la Défense.

Dans le détail, le Tu-95 MSM sera équipé d’un radar Novella-NV1.021 [à la place de l’Obzor-MS], de quatre turbopropulseurs Kuznetsov NK-12MPM améliorés et de nouveaux systèmes de contrôle de vol, de navigation et de communication.

Justement, s’agissant de ces systèmes, l’un d’eux pourrait lui permettre de contrôler des drones quand il est en mission. Des essais allant dans ce sens ont été menés, selon une source industrielle russe, citée par l’agence Tass.

« Récemment, des essais en vol ont été effectués, au cours desquels l’interaction du Tu-95MS avec [un] drone a été testée, c’est-à-dire que ce dernier a été contrôlé depuis le bombardier », a confié cette source.

Toujours selon cette dernière, la possibilité pour un Tu-95 Bear de contrôler un drone en vol lui donnerait la capacité de repérer d’éventuelles cibles « en mouvement ». En outre, a-t-elle ajouté, le drone pourrait être utilisé pour leurrer les défenses aériennes. Pour un bombardier stratégique, l’intérêt de la première application n’est pas évident. En revanche, la seconde paraît plus pertinente.

Quoi qu’il en soit, le type d’appareil utilisé pour ces essais n’a pas été précisé. Mais l’interlocuteur de l’agence Tass n’a pas exclu que des tests soient menés à l’avenir avec le S-70 « Okhotnik », le drone de combat furtif développé par Sukhoï. Dans ce cas, ce dernier pourrait protéger le Tu-95 « Bear » étant donné que, selon les dernières informations le concernant, il serait doté de missiles air-air.

Lors du salon Army 2020 organisé l’été dernier près de Moscou, il avait été dit que le S-70 serait utilisé pour « intercepter des avions ennemis avec ses armes à longue portée », c’est à dire en mode BVR [Beyond Visual Range – Au-delà de la portée visuelle]. « Il est prévu qu’il ait aussi un mode de fonctionnement entièrement autonome et qu’il sera capable de rechercher certains types de cibles, d’en rendre compte et d’attaquer », avait confié une source industrielle, à l’époque.

D’après les données techniques disponibles, le S-70 afficherait une masse de 20 tonnes au décollage. Et il serait en mesure de voler à la vitesse de 1.000 km/h, pour une distance franchissable de 6.000 km, avec 2,8 tonnes de munitions logées dans ses deux soutes. Jusqu’à présent, seule l’interaction avec l’avion de combat Su-57 « Felon » a été testée. En outre, le minstère russe de la Défense veut hâter sa mise en service, laquelle est désormais prévue en 2024.

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