Dissuasion : Premier tir réussi pour le missile ASMP-A « rénové »

Au regard du nombre d’avions ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » et C-135FR qui étaient en vol, la nuit dernière, on pouvait imaginer qu’un nouvel exercice « Poker » était en cours. Pour rappel, il s’agit de simuler une mission représentative d’un raid nucléaire conduit par les Forces aériennes stratégiques [FAS]. Sans doute que l’armée de l’Air et de l’Espace [aAE] communiquera à son sujet prochainement.

En attendant, toujours dans le domaine de la dissuasion, le ministère des Armées a indiqué, ce 9 septembre, qu’un premier tir du missile Air-Sol Moyenne Portée amélioré [ASMP-A] « rénové » a été réalisé avec succès par un avion Rafale de Dassault Aviation, dans le cadre d’un programme sous la maîtrise d’oeuvre de la Direction générale de l’armement [DGA]. L’appareil a décollé de la base aérienne 120 de Cazaux.

« Tout au long de sa phase de vol, le missile a été suivi par les moyens de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, Hourtin et Quimper, avec la participation de DGA Essais en vol », a précisé le ministère des Armées.

Et d’ajouter : Ce programme d’armement répond à la volonté du Président de la République qui s’est engagé ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' ».

Le succès de ce tir marque le début de la phase de qualification du missile ASMP-A rénové. À l’issue, il pourra être mis en service non seulement au sein des FAS mais aussi de la Force aéronavale nucléaire [FANu].

Confié à MBDA, le programme ASMP-A rénové a consisté à traiter les obsolescences et péremptions de ce missile arrivé à mi-vie. Il a également visé « maintenir le niveau de performances opérationnelles face à l’évolution des défenses adverses d’autre part », étant donné qu’il restera en service jusqu’en 2035 au plus tard.

Selon les chiffres donnés par le président Hollande à l’occasion d’un discours sur la dissuasion nucléaire, il y aurait 54 missiles ASMP-A en dotation au sein des FAS et de la FANu.

Compte tenu de l’évolution des défenses aériennes [et de leur prolifération], l’ASMP-A rénové devra impérativement être remplacé d’ici 15 ans afin de maintenir la crédibilité de la composante aéroportée de la dissuasion française. Son successeur sera le missile ASN4G [pour Air Sol Nucléaire 4e génération], lequel sera hypersonique.

Photo : © armée de l’Air & de l’Espace

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