Le Venezuela aurait acquis des missiles antinavires C-802A auprès de la Chine

Cette année, la marine américaine a mené au moins trois opérations dite de « liberté de navigation » [FONOP – Freedom of navigation operation] en mer des Caraïbes, plus précisément dans un secteur revendiqué – « abusivement » selon Washington – par le Venuzuela. En effet, le droit maritime international fixe la limite des eaux territoriales à 12 nautiques de la côte… Or, Caracas revendique le droit de la porter à 15 nautiques.

Les trois navires américains impliqués dans ces opérations, à savoir le « littoral combat ship » USS Detroit en janvier ainsi que les contre-torpilleurs USS Nitze en juin et USS Pinckney en juillet, ont ainsi franchi la ligne des 15 nautiques sans atteindre celle des 12 nautiques. Évidemment, Caracas a vigoureusement réagi à chaque fois, dénonçant un « acte de provocation et de défiance ». Et cela d’autant plus que les relations entre Washington et le régime du président Nicolas Maduro sont à couteaux tirés.

Mais ces opérations pourraient être plus délicates à l’avenir. En effet, la semaine passée, USNI News a évoqué une vidéo réalisée par Caracas à des fins de propagande et dans laquelle on peut voir le tir d’un missile anti-navire C-802A de facture chinoise. D’une portée de 180 km et emportant une charge militaire de 165 kg, cet engin à guidage radar actif [dans sa phase terminale] afficherait un taux de réussite de 98%. Un dérivé de cette munition a été utilisé à plusieurs reprises en mer Rouge, provoquant notamment de gros dégâts sur une frégate saoudienne et le navire logistique HSV-2 Swift affrété par les Émirats arabes unis.

Le souci est que l’image de ce tir de missile C-802A provient en réalité d’une vidéo de la marine thaïlandaise, prise lors d’un essai de la frégate HTMS Kraburi. Pour autant, cela ne veut pas dire que la Chine n’a pas livré de tels missiles au Venezuela…

Ainsi, USNI News a relève que le film de propagande montrait un sous-marin de Type 209 en action… alors que les deux exemplaires en dotation au sein de l’Armada Bolivariana de Venezuela n’ont pas pris la mer depuis longtemps. Aussi, l’image d’un tir de missile C-802A réalisé par une frégate thaïlandaise suggèrerait que de telles munitions n’ont pas encore été livrés et encore moins installées.

A priori, l’acquisition de ces missiles antinavire chinois aurait été annoncée par M. Maduro le 25 septembre dernier. Par ailleurs, dans la vidéo en question, il indique que le Venezuela a l’intention de produire ses propres armes, grâce à la mise en place d’un « système militaire et scientifique spécial. »

À noter qu’il n’est pas question de la version iranienne du missile C-802A [appelée « Noor »], alors que les relations entre Caracas et Téhéran sont au beau fixe…

Quoi qu’il en soit, pour la Chine, le bénéfice de vendre des armements à Caracas est double : cela lui permet probablement de s’apprivisionner en pétrole à prix « d’ami » [le Venezuela dispose de réserves pétroliers parmi les plus importantes au monde, ndlr] tout en lançant une pierre dans l’arrière-cour des États-Unis, rendant ainsi la monnaie de leur pièce avec les annonces relatives aux contrats d’armement conclus avec Taïwan.

Photo : Par Tyg728 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,

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