Le porte-avions HMS Queen Elizabeth prend la mer avec 14 F-35B britanniques et… américains

En 1983, pour sa dernière mission avant d’être revendu à la marine indienne, le porte-avions britanniques HMS Hermes embarqua 22 avions de combat STOVL [à décollage court et à atterrissage vertical], dont 12 Sea Harriers de la Fleet Air Arm et 10 Harrier GR.3 de la Royal Air Force [RAF], ainsi que 10 hélicoptères Sea King. Depuis, une telle concentration d’aéronefs à bord d’un navire de la Royal Navy n’avait plus été vue.

C’est, en tout cas, ce que la marine britannique a souligné pour annoncer le départ de Portsmouth du HMS Queen Elizabeth, l’un de ses deux nouveaux porte-avions, avec 14 F-35B et 8 hélicoptères Merlin à son bord.

« C’est la plus grande concentration d’avions de combat à opérer en mer à partir d’un porte-avions de la Royal Navy depuis le HMS Hermes en 1983 ainsi que le plus grand groupe aérien embarqué de chasseurs de cinquième génération du monde », s’est-elle en effet félicitée, via un communiqué publié le 23 septembre.

Cela étant, pour arriver à ce total, et faute de F-35B en nombre suffisant au sein des forces britanniques, le HMS Queen Elizabeth accueille à son bord des appareils du VMFA-211 « The Wake Island Avengers » de l’US Marine Corps [USMC], comme cela avait d’ailleurs été évoqué dès 2016. Le reste du groupe aérien embarqué [GAé] est fourni par le 617 Squadron « The Dambusters » de la RAF.

« C’est la première fois que nous les réunissons en une force de combat cohérente et puissante. […] Dirigé par la Royal Navy et soutenu par nos plus proches alliés, ce nouveau groupe aéronaval redonne de la force à l’Otan et envoie un signal clair que le Royaume-Uni prend son rôle mondial au sérieux », a commenté le contre-amiral Steve Moorhouse, le commandant du groupe aéronaval britannique.

L’escorte du HMS Queen Elizabeth sera composée de deux destroyers de Type 45 [classe Daring], de deux frégates de Type 23 [classe Duke], un sous-marin ainsi que par un destroyer américain et une frégate néerlandaise. Les navires auxiliaires – armés par des équipage civils – seront fournis par la Royal Fleet Auxiliary.

Le groupe aéronaval britannique va mettre le cas vers l’Écosse afin de participer à l’exercice interalliés Joint Warrior. Il s’agit de l’une de ses dernières sorties avant d’être déclaré opérationnel en vue de son premier déploiement « mondial », prévu au printemps prochain.

Quoi qu’il en soit, fait valoir le Pentagone, c’est « la première fois, pour les États-Unis, qu’un escadron d’avions de 5e génération sera déployé à bord d’un navire étranger ». Et d’ajouter que ce sera aussi l’occasion de prouver que les « Wake Island Avengers » sont « à mener des opérations en appui à l’Otan. » Pour rappel, cette unité a été la première à effectuer des missions de combat avec le F-35B au profit de l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

« Nous allons apprendre énormément en exploitant des F-35B en mer avec l’USMC. […] Nous allons partager des idées et des savoir-faire. Mais au-delà de ça, c’est l’alliance transatlantique en action, la démonstration que deux alliés proches peuvent nons seulement voler depuis les porte-avions de l’un et l’autre mais aussi se battre côte à côte le cas échéant. Ce niveau d’intégration offre une flexibilité décisisve en temps de crise, de conflit ou de guerre », a fait valoir le capitaine de vaisseau James Blackmore, le patron des opérations aériennes du HMS Queen Elizabeth.

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