Airbus a testé avec succès une technologie clé pour le Système de combat aérien du futur

Mené dans le cadre d’une coopération associant la France, l’Allemagne et l’Espagne, le programme « Système de combat aérien du futur » ne vise pas seulement à mettre au point un nouvel avion de combat [le « New Generation Fighter », NGF] sous la direction de Dassault Aviation.

Il consiste aussi à développer un « système de systèmes », c’est à dire un réseau intégrant des capteurs, des aéronefs, de n’importe quel type et de générations différentes, ainsi que des « effecteurs connectés » [ou « Remote Carriers »], sorte de drones pouvant réaliser des missions de reconnaissance et de guerre électronique tout en pouvant éventuellement saturer des défenses adverses.

D’où l’importance des technologies devant permettre aux différents éléments du SCAF de communiquer entre eux. Et cette partie du programme relève d’Airbus Defence & Space, qui a profité de l’exercice de liaisons de données tactiques « Timber Express« , organisé par la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr] en juin dernier, pour effecter des expérimentations.

Cet exercice, qui s’est tenu à Jagel [Schleswig-Holstein], où est basé l’escadron 51 « Immelman », doté de chasseurs-bombardiers PANAVIA Tornado ECR [reconnaissance et guerre électronique, ndlr], a mobilise des Eurofighter EF-2000, un P-3C Orion de la Deutsche Marine, un E-3A Awacs de l’Otan, une frégate néerlandaise croisant en mer Baltique, et des forces spéciales ainsi que des unités de guerre électronique allemandes.

Sur son site Internet, et avant de donner le coup d’envoi de cet exercice dont la finalité était de faire échanger, en temps réel, des données entre tous les systèmes engagés afin qu’ils pussent avoir une « image commune » d’une situation aérienne donnée, la Bundeswehr avait indiqué qu’Airbus Helicopters et Hensoldt allaient tester, pour la première fois, la liaison 16 [L16 – standard de liaison de données de l’Otan pour échanger des informations tactiques, ndlr] avec un hélicoptère H145M, précisant qu’il s’agissait d’un « point de départ pour améliorer cet appareil dans sa mission de transport pour les forces spéciales ». Et aucun mot n’avait été dit au sujet de l’expérimentation que s’apprêtait alors à réaliser Airbus.

Il aura fallu attendre plus d’un mois après la fin de l’exercice « Timber Express » pour apprendre qu’Airbus avait franchi un jalon important dans le programme SCAF après avoir expérimenté avec succès la technologie qui permettra de faire communiquer entre eux des avions de combat avec des effecteurs connectés.

« Au cours de l’exercice, les effecteurs connectés, qui utilisent actuellement le ‘Compact Airborne Networking Data Link’ [CANDL] ont été connectés avec succès à la Liaison 16, la liaison de données tactique opérationnelle des forces armées », a en effet indiqué Airbus, le 6 août.

« Les effecteurs n’étaient pas seulement visibles de tous les avions de combat de la Luftwaffe étant donné qu’ils pouvaient également recevoir et exécuter des ordres sans qu’il ait été nécessaire d’apporter des modifications techniques aux appareils » poursuit Airbus, pour qui il s’agit « d’une première en Europe et une nouvelle étape vers un système de combat aérien futur. »

En outre, ajoute l’industriel, une autre étape a été franchie avec la « démonstration de l’interopérabilité avec le concept Otan d’opérations coopératives ESM [CESMO] », qui compile les données obtenus par différents capteurs afin de localiser en temps réels les menaces potentielles en matière de guerre électronique. Or, Airbus dit avoir « réussi à intégrer un effecteur connecté en tant que composant à part entière du réseau de reconnaissance CESMO », les données collectées ayant été « fusionnées en temps réel » avec celles obtenus par d’autres moyens, notamment les Tornado ECR.

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