Covid-19 : Un foyer de contamination détecté au sein du 4e Régiment Étranger

Si la propagation de l’épidémie de Covid-19 tend à se ralentir en France, avec de moins en moins d’admissions dans les hôpitaux, il n’en demeure pas moins que, depuis que la levée du confinement, plusieurs foyers de contamination [ou « clusters »] ont été détectés. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’une « deuxième vague » est à venir.

« Il n’est pas anormal, il est même attendu qu’on découvre des clusters, c’est-à-dire des groupes de cas liés par des chaînes de contamination », a en effet expliqué Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, le 20 mai. « Il faut au moins 10 à 15 jours [à partir de la date du déconfinement] pour qu’on puisse savoir si il y a un impact sur l’épidémie, mais nous voyons une réduction du nombre d’hospitalisations nouvelles, du nombre de d’admissions en réanimation, donc on n’assiste pas à une recroissance de la circulation du virus, ce qui ne veut pas dire que le virus ne circule pas », a-t-il résumé.

Reste que, parmi les foyers de contamination découverts, l’un d’eux concerne le 4e Régiment Étranger [RE] de Castelnaudary, dont la mission est de former les légionnaires ainsi que les cadres de contact et les spécialistes de la Légion étrangère.

L’existence de ce foyer de contamination a été révélée par la préfecture de l’Aude, via un communiqué diffusé le 20 mai.

« Un ‘cluster’ a été détecté sur une section d’élèves gradés du 4e Régiment Étranger. […] Un des stagiaires, présentant des symptômes, a été testé positif au Covid-19. Des dépistages massifs ont donc été organisés. Sur les 52 sous-officiers, caporaux-chefs et légionnaires qui constituent cette section, 30 ont eu un résultat positif », a en effet indiqué la préfecture.

Cela étant, aucun des membres de cette section « ne présente de symptômes », a-t-elle précisé.

« L’ensemble de cette section a été confiné, dès le 14 mai, dans une ferme d’instruction du régiment, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Castelnaudary, dans laquelle elle venait de commencer son instruction. Ces mesures sanitaires ont été prises par le commandement et le centre médical des armées de Castelnaudary, qui travaillent en étroite liaison avec l’ARS [Agence régionale de Santé] Occitanie et les services de la préfecture de l’Aude », lit-on dans le communiqué.

Ces mesures ont permis de « maîtriser » rapidement la situation, ce « cluster », avant encore la préfecture, n’inspirant « pas, à ce stade, d’inquiétude du fait des faibles brassages des stagiaires avec l’extérieur ».

Pour rappel, depuis le début de l’épidémie, les armées comptaient, au mai, 1.771 cas confirmés de Covid-19 et 5.400 cas probables [groupe aéronaval inclus]. Dans le cadre du déconfinement, le ministère a adopté un plan de remontée progressive de son activité, selon la règle dite des 4R [Rigueur, Réalisme, Résilience, Réversibilité].

La difficulté pour les armées est de concilier la protection de la santé des militaires avec la nécessaire préparation opérationnelle. À ce sujet, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] a évoqué, devant les députés, lors d’une récente audition, la mise en place d’une régle des « trois tiers ».

« Nous conduisons nos instructions en diminuant par trois le volume de personnel formé, ce qui permet d’avoir des dispositifs aérés et de ne pas concentrer nos soldats. Les activités se déroulent aussi en trois temps : une phase préparatoire où nos militaires s’équipent avec les effets de protection et où les consignes sont rappelées, le déroulement de l’activité et la sortie d’activité avec la décontamination du matériel. Cela prend du temps et met l’instruction sous contrainte. Je constate que nos unités se sont assez bien adaptées car des solutions ont été trouvées. Cela permet de poursuivre nos activités tout en nous protégeant de la contamination », a en effet expliqué le CEMAT.

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