Iran : Les Gardiens de la révolution affirment avoir mis sur orbite le satellite militaire Noor-1

Il y avait bien longtemps que l’Iran n’avait pas réussi à placer un engin en orbite, le dernier ayant été le satellite expérimental d’observation Fajr, qui, en février 2015, resta 24 jours à tourner autour de la Terre, avant de se désintégrer lors de son retour dans l’atmosphère. Depuis, le programme spatial iranien a accumulé les échecs avec les lanceurs Safir et Simorgh.

En 2019, trois tentatives échouèrent, dont une en août, avec l’explosion au sol d’une fusée Safir. L’année 2020 a commencé sur les mêmes bases : le 9 février dernier, un lanceur Simorgh ne parvint pas à mettre le satellite Zafar [« Victoire »] en orbite en raison d’une vitesse insuffisante. Un problème a priori récurrent pour les lanceurs iraniens.

Entre 2008 et 2019, le taux d’échec des lancements spatiaux iraniens a atteint 67%. Ce qui, est « anormalement » élevé par rapport à la moyenne, laquelle est de 5% au niveau mondial.

Une mauvaise soudure, une conception mal ficelée, un oubli, ou encore un composant défectueux… Les raisons pour expliquer l’échec d’un lancement de fusée ne manquent pas, cette technologie ne tolérant pas l’imprécision et le moindre manquement à la rigueur.

Cependant, selon une enquête publiée par le New York Times en février 2019, les États-Unis ne seraient pas étrangers aux échecs répétés des lanceurs iraniens. En effet, pour Washington, mais aussi pour Paris, Londres et Berlin, les activités iraniennes dans le domaine spatial sont le prétexte pour mettre au point des missiles balistiques intercontinentaux, les technologies nécessaires étant identiques.

Ainsi, le quotidien a affirmé qu’un programme de sabotage avait été lancé par l’administration du président George W. Bush, puis repris par ses successeurs. L’idée était alors de perturber la chaîne d’approvisionnement de l’industrie spatiale iranienne, un infime changement dans le composant d’un moteur ou du système de guidage étant suffisant pour provoquer l’échec d’un tir de fusée.

Quoi qu’il en soit, la cinquième tentative de mettre un satellite sur orbite en moins de 18 mois aura été la bonne, si l’on en croit les autorités iraniennes.

En effet, ce 22 avril, le Corps des gardiens de la révolution [IRGC] a indiqué, via son site Sepahnews, qu’un lanceur à deux étages appelé « Qassed » [« Messager »] venait de mettre sur orbite le satellite militaire « Noor » [« Lumière »], après avoir été lancé depuis un centre située dans le désert de Markazi [sud-est de Téhéran]. L’engin « évolue autour de la Terre à 425 km » d’altitude », a-t-il précisé.

La télévision d’État iranienne a diffusé des images présentées comme étant celles du satellite en question. Selon l’AFP, l’inscription « Gloire à Dieu qui a mis cela à notre disposition » pouvait-être lue sur un flanc du lanceur.

A priori, le lancement de ce satellite n’a pas été assuré par l’agence spatiale iranienne mais l’IRGC. Et il n’est pas possible, pour le moment, de confirmer la réussite de ce tir de manière indépendante.

Le chef de ce dernier, le général Hossein Salami, a salué le lancement réussi de la fusée Qassem et la mise sur orbite du satellite Noor-1, apparemment conçu pour collecter du renseignement d’origine image.

Ainsi, selon lui, pour l’IRGC, avoir un accès à la technologie spatiale est une condition préalable à l’obtention de capacités supérieures.

« Aujourd’hui, les puissantes armées du monde n’ont pas de plan de défense complet sans accès à la technologie spatiale, et réussir à accéder à cette technologie est une réalisation stratégique », a en effet affirmé le général Salami, d’après les agences de presse iraniennes. « Aujourd’hui, nous pouvons observer le monde depuis l’espace et c’est une grande réussite pour l’IRGC d’étendre le renseignement stratégique de sa force de défense », a-t-il insisté.

L’annonce de mise sur orbite du satellite Noor-1 survient après celles relatives à la mise en service de nouveaux missiles antinavires d’une portée de 700 km et de drones aériens armés de missiles anti-char et ayant un rayon d’action de 1.500 km.

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