Covid-19 : Une PME spécialisée dans la fabrication de matériel médical placée sous protection militaire

Une cargaison de masques FFP2 destinée à l’Allemagne qui se volatilise alors qu’elle était en transit au Kenya, une autre prête, à être expédiée vers la France, qui, rachetée trois fois son prix sur le tarmac d’un aéroport chinois, part vers d’autres cieux… La bataille pour se procurer du matériel médical fait rage dans cette « guerre » contre l’épidémie de Covid-19.

« Pour mener ce combat contre le virus, dans un contexte où toutes les certitudes sont balayées, nous allons monter en volume, embaucher, créer de nouvelles capacités de production », a d’ailleurs déclaré, le 31 mars, le président Macron, au sujet de la fabrication de matériel médical, lors d’une visite de la PME Kolmi-Hopen, une filiale du groupe canadien Medicom qui, spécialiste des produits à usage unique [charlottes, masques médicaux, etc], est implantée à Saint-Barthélémy d’Anjou, dans le Maine-et-Loire.

« Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant. Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne », « souveraineté et solidarité. C’est cette France unie à laquelle je crois », a conclu M. Macron.

En attendant, les stocks de matériels médicaux sont désormais considérés comme stratégiques. De même que les entreprises qui les produisent. Peu après le lancement de l’opération Résilience, le 25 mars, la ministre des Armées, Florence Parly, a précisé les missions qui allaient être confiées aux militaires, en particulier dans les domaines de la logistique, du soutien sanitaire et de la protection.

Étant donné qu’ils ne sont pas habilités à contrôler les mesures de confinement [et à vérifier les attestations], et afin de soulager les forces de police et de gendarmerie, les militaires peuvent être mobilisés pour surveiller et protéger les installations sensibles, comme le sont devenues les entreprises qui produisent les masques médicaux.

En temps ordinaire, le recours à des sociétés privées de sécurité et de gardiennage aurait été suffisant. Mais pas, a priori, dans la période actuelle. En effet, le 1er avril, le ministère des Armées a indiqué, qu’une section du 27e Bataillon de Chasseurs alpins [BCA] d’Annecy avait été déployée sur le site de l’entreprise Kolmi-Hopen dès le 26 mars dernier.

« C’est dans le cadre de l’opération ‘Résilience’ que la section a été déployée de façon à assurer la protection du site. Les militaires du 27e BCA assurent ainsi une mission de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure », a-t-il en effet expliqué. « Cette usine est la plus importante des quatre producteurs français de masques FFP2 et chirurgicaux. Site aujourd’hui sensible, cette entreprise fonctionne 24h/24 », a-t-il ajouté.

Le communiqué n’a pas précisé si une mesure identique a été prise pour les trois autres producteurs français de masques chirurgicaux, comme Valmy, filiale de Segetex-EIF, basée à Roanne, Paul Boyé Technologies [Toulouse] et Macopharma [Tourcoing]. Il a été demandé à ces industriels d’augmenter significativement leurs cadences de production afin de pouvoir livrer 40 millions de masques par mois [contre 15 millions jusqu’alors].

D’autres industriels pourraient bénéficier d’une telle protection, comme ceux qui produisent les respirateurs artificiels. Un consortium vient d’ailleurs de se créer autour l’Air Liquide, avec Valeo, PSA, et Schneider Electric.

Cela étant, la mission des chasseurs-alpins en Anjou aura été courte : ils ont en effet été relevés le 31 mars par une section du 6e Régiment du Génie [RG] d’Angers. Ce qui paraît plus cohérent avec les mesures visant à limiter les déplacements sur le territoire national.

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