Coronavirus : L’Otan va réduire l’ampleur des manoeuvres Defender Europe 2020

La semaine passée, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait affirmé qu’il n’était pas encore question d’annuler les exercices prévus durant les prochains mois par l’organisation, malgré l’épidémie de coronavirus Covid-19. Mais « c’est quelque chose que nous évaluerons au fur et à mesure de l’évolution de la situation », avait-il dit, avant d’expliquer que l’accès des visiteurs au siège de Bruxelles venait d’être restreint et que les « commandants militaires » avaient « reçu des conseils pour limiter la propagation du virus ».

Depuis, le général Salvatore Farina, chef d’état-major de l’Esercito Italiano [forces terrestres italiennes] a été positif au Covid-19, ce qui lui vaut d’être actuellement placé en quarantaine. Seulement, il avait auparavant participé à une réunion de l’Otan à Wiesbaden [Allemagne], où il a, a priori, contaminé deux officiers danois.

Cela étant, la situation évolue rapidement. En Norvège, où un cas avait été détecté à la caserne de Skjold il y a quelques jours, Oslo a finalement décidé d’annuler l’exercice Cold Response 2020, auquel devaient participer 400 militaires français de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] à partir du 12 mars. Jusqu’alors, il n’était question que d’adapter ces manoeuvres, notamment après que l’état-major finlandais a annoncé qu’il n’y participerait pas… en raison du coronavirus.

Alors que l’Italie a pris des mesures drastiques pour freiner la progression de l’épidémie et que le nombre de personnes touchées ne cesse d’augmenter en Europe, la question de maintenir l’exercice Defender Europe 2020, d’une ampleur inédite depuis 25 ans, est désormais posée.

Pour rappel, ce dernier prévoit le déploiement en Europe de 20.000 militaires américains avec leurs équipements [soit l’équivalent de 3 brigades blindés, une d’artillerie et une autre de logistique] afin de prendre part à une série de manoeuvres dans dix pays européens, comme Saber Strike et Swift Response. En tout, près de 40.000 soldats de l’Otan sont appelés à être mobilisés pour participer à ces exercices.

Mais là encore, l’épidémie de coronavirus risque donc de bouleverser ce programme. Ce 12 mars, le président américain, Donald Trump, a annoncé que les voyageurs ayant séjourné en Europe [le Royaume-Uni excepté] ne pourront plus se rendre aux États-Unis durant 30 jours.

Et, dans la foulée, le commandement militaire américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait savoir que la participation l’ampleur de l’exercice Defender Europe 2020 allait être réduite.

« Après un examen minutieux des activités en cours dans le cadre de l’exercice Defender-Europe 20 et à la lumière de l’épidémie provoquée par le coronavirus, nous allons modifier l’exercice en réduisant le nombre de participants américains », a en effet indiqué l’US EUCOM, via un communiqué.

« Les activités associées à l’exercice seront ajustées en conséquence et nous coopérerons étroitement avec nos alliés et partenaires pour remplir les objectifs prioritaires », a-t-il cependant ajouté le commandement américain. Mais au vu de l’évolution de la situation, d’autres restrictions sont suceptibles d’être décidées.

Par ailleurs, et dans le même temps, le Pentagone a interdit à ses troupes de se rendre dans des pays classés au « niveau 3 » par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies [CDC] pour l’épidémie de Covid-19. Si la Chine et l’Iran font partie des destinations interdites [ce qui ne pose pas véritablement un problème], la Corée du Sud et l’Italie, où les États-Unis disposent d’importants effectifs militaires, sont également concernées par cette mesure.

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