Le « pré-développement » du Guépard, futur hélicoptère interarmées léger, a été lancé

En mars 2017, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, avait annoncé que H160 d’Airbus Helicopters constituerait la base du futur Hélicoptère interarmées léger [HIL], particulièrement très attendu par la Marine nationale, l’armée de l’Air et, sans doute dans une moindre mesure, par l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], pour qui la Gazelle est « irremplaçable » [d’où ses plans pour la faire voler jusqu’en 2030/2035].

Dès lors, on s’attendait à un lancement rapide de ce programme, d’autant plus que, à l’époque, M. Le Drian avait parlé « d’accélérer la procédure avec une première livraison avancée de quatre ans minimum ». Soit en 2024.

Seulement, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-24 repoussa la commande de ces hélicoptères à 2022, ce qui a depuis contraint la Marine nationale à louer des appareils auprès d’opérateurs privés pour remplacer ses antiques Alouette III, dont le coût de l’heure de vol avait fini par dépasser les 10.000 euros.

Finalement, en mai 2019, le ministère des Armées corrigera le tir, après avoir trouvé une solution permettant à la fois d’accélérer le programme et de revoir à la hausse le nombre d’hélicoptères commandés.

« Le programme HIL sera donc lancé dès 2021, avec un an d’avance sur les prévisions de la loi de programmation militaire. Et ceci permettra une mise en service du HIL dans nos forces avec deux ans d’avance, dès 2026! », avait en effet annoncé Florence Parly, la ministre des Armées.

Le pari est que le retrait « accéléré » d’appareils anciens permettrait de faire des économies [comme le montre l’exemple de l’Alouette III] d’autant plus substantielles que le maintien en condition opérationelle [MCO] du HIL, désormais appelé « Guépard », sera optimisé grâce à l’effet d’échelle sur l’approvisionnement en pièces détachées étant donné qu’il sera mis en oeuvre par les trois armées.

En outre, pour l’industriel, prêt à consentir des facilités de paiement, une mise en service plus rapide du Guépard faciliterait ses efforts à l’exportation.

Quoi qu’il en soit, il aura cependant fallu attendre le 30 décembre dernier pour voir la Direction générale de l’armement [DGA] attribuer à Airbus Helicopters et à Safran Helicopter Engines le marché de pré-développement de la militarisation du H160. L’annonce en a été faite ce 6 février.

Ce marché « concerne notamment l’adaptation des instruments de bord, des capteurs et de la cabine pour permettre la réalisation de missions militaires, y compris à partir de bateaux de la Marine nationale », explique la DGA, qui précise également qu’elle « poursuit, en liaison avec l’État-major des armées, la définition des performances et des caractéristiques attendues du Guépard et de son système de soutien. »

Et d’ajouter : « L’ensemble des acteurs du projet, DGA, Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], armées, Airbus Helicopters et Safran Helicopter Engines, continuent en parallèle leurs travaux sur la maintenance. »

Le lancement de la réalisation du programme proprement dit est toujours prévue en 2021.

Les Guépard doivent permettre le remplacement des Fennec de l’armée de l’Air, des Dauphin, Panther et Alouette III de la Marine nationale et des Gazelle de l’ALAT.

Pour rappel, lancé en 2009 sous le nom de X4, le H160 marque une « rupture technologique » dans la mesure où il concentre pas moins de 68 innovations. Biturbine et d’une masse de 5,5 à 6 tonnes, il est plus nettement plus silencieux que ses prédécesseur [réduction de 50% du bruit extérieur] et peut voler à la vitesse de 180 noeuds grâce à l’Arrano 1,100-shp du motoriste Safran Helicopter Engines.

Dans sa version militaire, il pourra être ravitaillé en vol [une exigence de l’armée de l’Air pour pouvoir appuyer ses hélicoptères Caracal dans la profondeur, ndlr] et devrait bénéficier d’évolutions technologiques au niveau de son avionique. Il disposera en outre de liaisons de données tactiques, de nouveaux radars et autres capteurs optroniques. Quant à son armement, rien n’a été confirmé à ce sujet pour le moment, si ce n’est que toutes les « options sont ouvertes ». Il est ainsi question de le doter d’un canon de 20 mm, de deux mitrailleuses [de sabord et axiale]  et de la capacité à tirer des roquettes guidées.

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