Le Pentagone s’interroge sur le « niveau de soutien » qu’apportent les forces américaines à Barkhane

Alors que la France et les pays du G5 Sahel [Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad] allaient évoquer la poursuite des opérations contre les groupes jihadistes présents dans la bande sahélo-saharienne dans le cadre du sommet de Pau, le 13 janvier, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, confirmait que le Pentagone étudiait des options visant à réduire la présence militaire des États-Unis en Afrique.

Cette perspective d’un désengagement d’Afrique des États-Unis plane depuis maintenant plusieurs mois… Ce qui fait planer une épée de Damoclès au-dessus de l’opération française Barkhane, qui compte sur certaines capacités clés fournies par les forces américaines, en particulier dans les domaines du ravitaillement en vol et du renseignement.

Mais, pour Washington, la lutte contre le terrorisme est désormais passée au second rang, la priorité allant à la réponse aux défis que posent la Chine et la Russie. C’est, d’ailleurs, ce qu’expliquait le général Milley il y a quelques jours. Les moyens actuellement déployés au Moyen-Orient et en Afrique « pourraient être réduits pour être ensuite redirigés soit pour améliorer la préparation de nos forces aux États-Unis soit vers le Pacifique », avait-il dit.

Cependant, les jeux ne sont pas encore faits. « Il n’y a pas de calendrier précis » concernant l’annonce de la décision sur la présence militaire américaine en Afrique, a lâché le général Milley devant des journalistes, après avoir rencontré le général François Lecointre, son homologue français. « Nous aurons probablement des décisions au niveau du secrétaire à la Défense dans un mois ou deux, peut-être six semaines, quelque chose comme ça », a-t-il ajouté.

Cela étant, à en croire le chef d’état-major américain, le Pentagone ne compterait pas se désengager totalement du continent africain. « Beaucoup pensent que ‘nous nous retirons d’Afrique’. C’est une description erronée et une exagération », a dit le général Milley.

Quant au soutien à l’opération Barkhane, il reste en suspens… « La question sur laquelle nous travaillons avec les Français, c’est le niveau de soutien que nous leur apportons. Est-ce trop? Est-ce trop peu? Est-ce que c’est ce qu’il faut? », a continué le chef d’état-major américain. En tout cas, a-t-il dit, il a fait savoir qu’il transmettrait à Mark Esper, le chef du Pentagone, les demandes adressées à Washington par Paris. Reste à voir ce qu’il en fera, déjà qu’on lui prête l’intention de fermer la base aérienne d’Agadez, exploitée depuis peu par l’US Air Force au Niger.

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