Le second porte-avions chinois a emprunté le détroit de Taïwan lors d’une campagne d’essais

Le second porte-avions chinois, connu sous le nom de « Type-001A », n’est pas encore entré officiellement en service au sein de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] qu’il provoque déjà des remous diplomatiques. En effet, le 17 novembre, les autorités taïwanaises ont dénoncé le passage de ce navire dans le détroit de Formose], y voyant une nouvelle tentative d’intimidation de la part de Pékin, qui considère Taïwan comme une province rebelle.

« L’APL envoie son nouveau groupe aéronaval dans le détroit de Taïwan. La République populaire de Chine a l’intention de s’ingérer dans les élections [présidentielles taïwanaises, qui auront lieu en décembre prochain, ndlr]. Les électeurs de seront pas intimidés! Il diront ‘non’ à la Chine dans les urnes », a fait valoir le ministère taïwanais des Affaires étrangères, via Twitter.

Le fait est que le passage du porte-avions chinois dans le détroit a coïncidé avec l’ouverture officielle de la campagne électorale taïwanaise.

Sur des images diffusées par la télévision publique chinoise [CCTV], on peut voir au moins trois appareils, les ailes repliées, sur le pont du porte-avions en question. L’un d’eux était armé de missiles.

Pour rappel, le porte-avions Type 001A est le premier navire de ce type à avoir été construit en Chine, le premier, le Liaoning, ayant été remis en état après avoir été acquis auprès de l’Ukraine dans des conditions très discutables. A priori, il devrait être affecté à Sanya, une base située dans l’île de Hainan, au nord de la mer de Chine méridionale, non loin de Taïwan.

Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué qu’il avait déployé des navires et fait décoller des avions pour surveiller les mouvement du porte-avions chinois. « Des bâtiments américains et japonais le suivaient également dans le détroit », a-t-il dit, sans plus de précisions.

Plus tard, l’APL a confirmé le passage de son second porte-avions dans le détroit de Formose, en affirmant que sa mission était de conduire des « tests de recherche scientifique et des entraînements de routine. » Et d’ajouter : « Cela ne vise aucune cible spécifique et n’a rien à voir avec la situation actuelle. »

La semaine passée, et dans les cadre des opérations dédiées à la défense la liberté de navigation [FONOP] conduites par l’US Navy, le croiseur américain USS Chancellorsville s’était offert un passage dans le même détroit, à l’occasion du 30e anniversaire de son entrée en service. Et Pékin goûte généralement fort peu ce genre de manoeuvre… La France ayant même subi son courroux quand la frégate Vendémiaire s’y était aventurée en avril dernier.

Les États-Unis ne cessent de dénoncer les intimidations chinoises à l’endroit de Taïwan ainsi que la situation en mer de Chine méridionale, revendiquée dans sa quasi-totalité par Pékin, malgré les prétentions territoriales de ses voisins. Le 17 novembre, le chef du Pentagone, Mark Esper, a ainsi de nouveau accusé la Chine d’avoir recours à « la contrainte et l’intimidation pour faire avancer ses objectifs stratégiques » dans la région.

Évidemment, à Pékin, on ne voit pas les choses sous le même angle. Ainsi, le lendemain, à Bangkok, le ministre chinois de la Défense, Wei Fenghe, a vertement répondu à son homologue américain en pressant les États-Unis d' »arrêter de montrer les muscles en mer de Chine méridionale et de ne pas provoquer ni alimenter les tensions en mer de Chine méridionale. »

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