Barkhane : Le Groupement tactique « Richelieu » a mené une « opération majeure » au Burkina Faso

Le Burkina Faso est considéré comme étant le maillon faible de la lutte contre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne [BSS]. Le nord et l’est de ce pays sont en effet régulièrement visés par des attaques jihadistes, auxquelles viennent s’ajouter des tentions intercommunautaires. Et ses forces armées, désorganisées après le départ du président Blaise Compaoré, en octobre 2014, peinent à y faire face.

Le risque est donc de voir les groupes jihadistes, dont l’État islamique dans le Grand Sahara [EIGS], s’y implanter durablement, ce qui leur permettrait éventuellement d’étendre leurs opérations vers d’autres pays, comme la Côte d’Ivoire, le Ghana ou encore, comme l’a montré l’actualité récente, le Bénin, tout en contrôlant les couloirs de trafics [armes, drogue, ivoire, braconnage].

En octobre dernier, et à la demande des autorités burkinabè, la force française Barkhane a été contrainte d’intervenir à au moins deux reprises, avec une frappe aérienne réalisée par des Mirage 2000 contre une colonne jihadiste dans le secteur d’Inata, puis à l’occasion d’une opération menée dans la forêt de Pama.

En décembre, la France et le Burkina Faso, qui accueille la Task Force Sabre [forces spéciales françaises] sur son sol, ont signé un accord intergouvernemental visant à « améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè « dans le plein respect de la souveraineté de chacun. »

C’est dans le cadre de cet accord que le Groupement tactique désert [GT-D] « Richelieu » de la force Barkhane, armé principalement par le 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], a été engagé dans une « opération majeure » conduite au Burkina Faso, afin d’y « mener des actions coordonnées » en partenariat avec les forces armées burkinabè [FANBF] contre les groupes terroristes.

Selon l’État-major des armées [EMA], cet engagement de Barkhane au Burkina Faso a été une « première depuis la signature de l’accord SOFA de décembre 2018. »

Ainsi, du 20 mai au 3 juin, 450 militaires français ont été engagés, depuis Gao [Mali] dans le nord du Burkina Faso, aux côtés du 11e Régiment d’Infanterie Commando [RIC] des FANBF. Cette opération, précise l’EMA, a mobilisé une centaine de véhicules ainsi que « différentes composantes de la force Barkhane », dont des aéronefs et des groupes commandos.

Pendant près de deux semaines, le GT-D « Richelieu » et le 11e RIC ont quadrillé leur zone de déploiement en procédant à des reconnaissances d’axes, à des fouilles d’habitation et au « ratissage minutieux de forêts », dans des conditions éprouvantes [45 à 50°c en pleine journée].

A priori, aucun « contact » avec les groupes terroristes n’a eu lieu. Du moins, l’EMA ne le précise pas dans son communiqué. En revanche, souligne-t-il, cette opération aurait permis d’amoindrir les « capacités logistiques de l’adversaire » ainsi que « ses moyens de communication et de déplacement. »

« Le GTD Richelieu a conduit une manœuvre dynamique qui a évolué au fil des jours par rapport aux réactions et à la manœuvre de l’adversaire, par rapport aux ressources saisies et par rapport aux renseignements fournis par les forces armées nationales burkinabées », a fait valoir le colonel commandant le GTD-1.

Mais, surtout, l’enjeu de cette opération était aussi de « valider le processus de partenariat militaire opérationnel engagé avec les FANBF dans le cadre de DIDASKO et de mesurer la qualité de l’accueil réservé par la population burkinabée aux forces de Barkhane. »

Photo: Ministère des Armées

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