Barkhane : Un robot estonien déployé au Mali
Depuis l’été 2018, un détachement estonien d’infanterie légère est engagé au Mali, dans le cadre de l’opération française Barkhane. Fort d’une cinquantaine de soldats et de 4 véhicules blindés Patria Pasi XA-188, sa mission est de surveiller et de protéger les environs de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Il y a quelques semaines, il a été annoncé que ce détachement estonien déploierait un robot THeMIS [Tracked Hybrid Modular Infantry System], développé par l’entreprise estonienne Milrem Robotics, pour mener à bien sa mission. Ce qui est désormais le cas.
En effet, le 27 mai, le ministère estonien de la Défense a indiqué qu’un robot THeMIS, associé à un mini-drone KX-4 Titan LE, conçu par Threod System, venait d’être utilisé pour la première fois à Gao [voir photos].
Ce robot et ce mini-drone ont été déployés au Mali à titre expérimental. Il s’agit en particulier de mesurer leur fiabilité dans un environnement difficile, comme peut l’être celui de la bande sahélo-saharienne. « C’est une expérience inestimable pour nous. Nous nous pourrons utiliser ses résulats dans nos futurs travaux de développement », a commenté Jüri Pajuste, le directeur de la division « Défense » de Milrem Robotics.
Nul doute que ce déploiement sera aussi riche d’enseignements pour MBDA et Nexter Robotics, ces derniers ayant respectivement mis au point des robots basés sur châssis du THeMIS de Milrem Robotics. Lors du dernier salon Eurosatory, le premier avait présenté un robot anti-char armé de Missiles Moyenne Portée [MMP] tandis que le second avait dévoilé son concept « OPTIO X-20« , soit un robot doté d’un canon de 20 mm.
Au Mali, le détachement estonien utilise le THeMIS pour des missions de transport et d’oservation. Ce robot est équipé d’un « certain nombre de caméras permettant d’avoir une vue d’ensemble des zones dangereuses » sans avoir à exposer les soldats.
Pour cela, le mini-drone KX-4 Titan peut être relié au THeMIS par un câble, ce qui « allonge considérablement son autonomie ». Ces deux systèmes resteront à Gao pendant environ cinq mois, précise le ministère estonien de la Défense.
Pour rappel, d’une longueur de 2,40 m pour une largeur de 2 mètres et une masse de 1.450 kg, le THeMIS est un drone terrestre chenillé modulaire, pouvant rouler à la vitesse maximale de 22 km/h. Son autonomie peut aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique.
C’est sûr : la victoire est proche !
Il y en a déjà eu plein là -bas, des victoires. Suffit de voir la gueule de Gao aujourd’hui par rapport à y a pas si longtemps, mais quand on a décidé de raconter des conneries c’est pas la réalité des faits qui intéresse, hein ?
Je ne sais pas si on peu considérer ça comme étant un test précurseur, il faudra compter sur ce genre de moyen en combat dans un avenir proche c’est certain.
Entre les drones, mini drone, les blindés télécommandé et maintenant les robots, la guerre change de vision tactiquement et techniquement.
Ces moyens permettent de sauver des vies tout comme d’en protéger en limitant certains risques.
C’est une aubaine pour l’entreprise Estonienne ainsi que pour le groupe MBDA et Nexter, les mesures en terrain désertique seront plus concret pour les futurs projets.
Sait ont si des test de résistance vis a vis de projectiles tout type ont été réalisés ou sont en cours ?
Le problème de ce type d’engin, destiné à accompagner l’infanterie, c’est qu’il ne passera pas partout où un fantassin peut aller : sentier étroit, muret, ruelle, tranchée, forêt d’arbustes resserrés … Il suffit de regarder les images de combat en Afghanistan pour comprendre les innombrables limitations d’usage, à moins d’abandonner ces engins à leur sort (avec leur réserve de matériel) : soit qu’il ne puisse aller plus loin dans l’itinéraire prévu, soit que des combats imposent un « itinéraire bis ».
C’était bien l’intérêt des mules à patte US, mieux capables de franchissement (seulement mieux), mais handicapées, elles par une consommation d’énergie bien trop importante (épuisement rapide des batteries ou moteur thermique bruyant).
Bon, on m’objectera son usage au Sahel et ses grands espaces (souvent mais pas toujours) plats et dénudés. Mais là : quel intérêt de mettre un engin de 1,5T sur un véhicule de transport … Alors que ce même véhicule de transport pourrait aller à peu près partout ou sa mule pourrait cheminer ?
« Le problème de ce type d’engin, destiné à accompagner l’infanterie, c’est qu’il ne passera pas partout où un fantassin peut aller : sentier étroit, muret, ruelle, tranchée, forêt d’arbustes resserrés … »
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Vous choisissez des situations ou AUCUN véhicule motorisé n’est capable de passer : moto, quad, 4×4, etc. Personnellement, je pars du principe que l’on ne conçoit pas un drone aussi complexe pour ensuite lui chercher un usage éventuel par les militaires. La conception de ce type d’engin implique obligatoirement les clients finaux. Les cas d’usage sont déjà connus et définis depuis longtemps. Ce test en vrai grandeur par les clients finaux, va permettre de les affiner.
@ Frederic ATCHOU
Peut-être, mais je crains fort que cet engin soit plutôt la (mauvaise) réponse à un très sérieux problème posé : sac de fantassin beaucoup trop lourd. Les salons quels qu’ils soient, sont remplis d’inventions que personne n’a demandé, et qui cherchent preneurs.
À contrario, même le client final peut imaginer une mauvaise solution et demander à ce qu’elle soi mise en Å“uvre ; cela ne change rien à l’affaire.
Je serais bien plus enclin à penser qu’un drone aérien puisse être la bonne solution.
Sinon – pour rire – on pourrait remettre les vraies mules en chair et en os à l’ordre du jour, et pallier leur principal défaut (paniquer lors des combats) par une injection de Tranxène radio-commandée :o)
En effet… il ne passe pas partout. MAIS ce n’est pas ce qui est vendu.
La Syrie est utilisée par la Russie comme « terrain d’essai ». Il y a aussi des pays qui veulent tester certaines capacités en situation réelle, mais correspondant à leurs besoins.
Peut être que dans la Baltique ils y voient un intérêt. Il ne faut pas être systématiquement arrogant / condescendant envers ces petits pays. Certes ils ne sont pas capables de se défendre seuls face à la Russie (en même temps, y a-t-il bcp de pays capables de se défendre ?). Mais ils ont malgré tout des compétences, et peuvent connaître certains besoins qui diffèrent des besoins français…
P.S. sans oublier le fait que l’essai du châssis permettra par la suite de l’affiner, et de lui trouver des applications spécifiques:
– missiles anti-chars
– missiles anti-aériens
– mortiers
– brouillage? Selon le volume de matériel nécessaire pour brouiller les communications ennemies, ça peut éventuellement être intéresant.
– et les ravitaillements de postes de combats pouvant être faits en « sécurité », avec moins de monde en étant à couvert.
…
Tout ça pour dire qu’il ne faut pas y voir un engin révolutionnaire, mais un outil qui peut être intéressant, mais dont les volumes ne seront pas énormes.
C’est très joli sur ordinateur. Maintenant il ne faudra pas que les RETEX soient caviardés ou enjolivés pour des intérêts autres que militaires.
http://forcesoperations.com/retex-en-demi-teinte-pour-les-drones-mavic-pro-du-gcp/