L’armée de Terre précise les conditions pour le réengagement des sous-officiers récemment rendus à la vie civile
En septembre 2017, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] avait estimé que le « bataille des effectifs » avait été gagnée, avec l’arrivée dans les régiment de 11.000 recrues supplémentaires pour porter le format de la Force opérationnelle terrestre [FOT] à 77.000 soldats, conformément à ce qui avait été décidé en 2015. Restait alors à faire sans doute le plus compliqué, c’est à dire gagner la « bataille des compétences ».
La politique de déflation des effectifs menée avant 2015 ayant réduit le taux d’encadrement au-delà du raisonnable [il a atteint les 12 % dans l’armée de Terre alors qu’il approche les 15% dans les autres armées de l’Otan] a fait qu’il manque des officiers et des sous-officiers – si possible expérimentés – pour encadrer les nouvelles recrues.
Toujours en 2017, le général Bosser estimait ainsi qu’il lui manquait « 1.000 officiers » et « environ 3.000 sous-officiers supérieurs ». « La remontée en puissance nous a également confrontés à des seuils critiques en matière de compétences. Nous avons des effectifs suffisants en nombre mais du fait du temps de latence de la formation, nous avons un fort déficit sur les hauts de pyramide », avait-il expliqué lors d’une audition parlementaire.
Les compétences font aussi défaut pour deux autres raisons : la montée en puissance du programme SCORPION et la nécessité de pouvoir compter sur des cadres expérimentés pour mener à bien les partenariats militaires [formation des armées étrangères, notamment celles du G5 Sahel].
Aussi, comme il faut du temps pour former un sous-officier expérimenté, l’armée de Terre fait des appels du pied à ceux qui ont récemment quitté ses rangs pour retrouver la vie civile. D’où une campagne de recrutement lancée en avril 2018.
« La conquête des qualifications est désormais un enjeu majeur des ressources humaines. Par cette campagne de recrutement, l’armée de Terre répond à cette problématique et participe à la réduction des déficits en sous-officiers supérieurs constatés dans certaines spécialités », avait alors souligné le Sirpa Terre.
Un an plus tard, l’armée de Terre est revenue à la charge en précisant, via des questions/réponses, l’ensemble des conditions dans lesquelles il est possible à un sous-officier de se réengager en signant un contrat de 5 ans.
Ainsi, pour commencer, celui ou celle qui envisage de « rempiler » peut s’adresser à sa dernière formation d’emploi [FE] ou au CIRFA [centre d’information et de recrutement des forces armées] le plus proche. Son dossier de candidature et sa lettre de motivation seront ensuite examinés par la direction des ressources humaines de l’armée de Terre [DRHAT]. « La décision de réengagement est in fine établie par la sous-direction recrutement », est-il précisé.
Hormis pour la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris [BSSP], aucune condition d’âge minimal n’a été fixée. Mais ce dipositif ne s’adresse pas à tous les anciens sous-officiers. Ceux qui ont quitté les drapeaux en bénéficiant du pécule modulable d’incitation au départ [PMID] et/ou de la pension afférente au grade supérieur [PAGS] n’ont ainsi « pas vocation à être réengagés ». Même chose pour ceux qui totaliseraient plus de 27 ans de service en signant un nouveau contrat.
En outre, ceux qui sont partis avec l’indemnité de départ du personnel non-officier [IDPNO]/ l’indemnité pour activités militaires spécifiques [IAMS] devront rembouser les sommes perçues si leur candidature est retenue. Et cela, « quelle que soit la durée de l’interruption de service ».
Sous réserve de satisfaire aux conditions d’aptitude, l’ex-sous-officier autorisé à se ré-engager retrouvera le grade qu’il avait au moment de son départ. « Il ne conserve cependant pas le bénéfice de l’ancienneté de grade », précise l’armée de Terre. En revanche, il pourra « postuler à l’ensemble des examens et concours ouverts à ses pairs [recrutement interne officier, épreuves de sélection professionnelles…], sous réserve de satisfaire aux conditions de candidature. »
Enfin, la signature d’un nouveau contrat suppose la suspension du versement d’une pension. « Toutefois, les services effectués seront comptabilisés à l’expiration du dernier contrat et pourront, selon les cas, donner lieu à une révision de la pension initiale », souligne le Sirpa Terre.
Photo : Daniel Linares / Sagem / Safran
Il faudra rembourser…. autant dire que tout est fait pour neutraliser les vocations. Si l’armée voulait vraiment les attirer elle leur ferait des conditions bien meilleures et motivantes.
ça va donc foirer lamentablement.
Bien résumé
Une nouvelle cagade donc
Incroyable en effet, drôle de campagne de recrutement.
On ne forme pas un sous-officier expérimenté : on forme un sous-officier, puis il acquière de l’expérience 😉
C’est sur que pour faire des économies et virer du monde c’était plus simple et Bercy applaudissait et maintenant ?
Ce cirque aura couté combien au final ?
Comptables à petite semaine..
La situation administrative de ces rengagés semble plutôt complexe. Je ne suis pas concerné personnellement mais je me demande pour les intéressés si le logiciel de solde va suivre ?
lol ?
on se demande qui a besoin de qui…
C’est une blague ces conditions ? On croirait presque qu’ils veulent les faire fuir … Mais loin, très loin …
Aucun intérêt pour le jeune retraité. Au pire, il peut faire de la réserve (à plus de 100 €(net)/j non imposable pour un ADC/MAJ) tout en gardant sa pension … Bref.
L’Armée va crouler sous le nombre de volontaires !!!!!
La blague: rembourser l’IDPNO…quasiment impensable.
Donc pas d’IDPNO:
Parti avant 9 ans (pas si expérimenté) ou après 11 ans, mais avant la tranche 15-17,5 ans qui donne droit à la pension à jouissance immédiate.
Mais en ré-engageant ils ne pourront pas faire plus de 27 ans (augmentation de la difficulté pour atteindre une pension complète) et perdront l’ancienneté dans le grade (avancement de merde).
Foutage de gueule complet…
Donc un réengagement se fait sans reprise d’ancienneté MAIS en remboursant des indemnités obtenues par l’ancienneté ou les actions lors de leurs précédents engagements ? Une étrange méthode pour motiver le retour des personnels compétents !
Ces conditions sont posées pour ne pas avoir de candidats en somme encore de la fumette d un cerveau de bureaucrate de bercy
Bien….mais que l on fasse le nécessaire pour qu ils ne quittent pas l institution Militaire d abord….
Les valoriser, respecter leur ancienneté, expérience…la vie de famille…
Vu, un lieutenant de 24 ans tout juste sorti de l école des officiers, parler mal à un sergent de 34 ans, avec 3 rangs de médailles, un guerrier parmi d autres, certes,car il devait se faire opérer et que cela perturbait le planning….
C est pas un cas isolé…Recruter Officiers d avantage en interne….
Amitiés…Je pars pour le pont Alexandre III à Paris .
Hihihi !!! Quelle rigolade !!!
« Il ne conserve cependant pas le bénéfice de l’ancienneté de grade », précise l’armée de Terre »
Rien qu’avec cette condition, je suis sûr que ça va se bousculer au portillon ! 🙁
Voici quelques années , on a donc poussé vers la porte de sortie de manière plus ou moins juste, un bon nombre de jeunes cadres dynamiques et de moins jeunes expérimentés et compétents ,bref des gens qui n’avaient pas forcément démérité .
En tout cas qui ne méritaient pas tous qu’on les traitent comme des »variables d’ajustement économiques »; du lest pour pour un dirigeable en train de perdre de l’altitude, appelé Bureau du personnel du Ministère la Défense; ou tout simplement du papier toilette.
Et tout à coup , quelques années après , après les avoir bien écœurés, on leur demande de revenir , dans ces conditions là? Parce qu’on veut leur faire croire qu’on a vraiment besoin d’eux pour pouvoir encadrer de toute urgence une fournée de jeunes engagés?
Pour donner à ces derniers du cœur au ventre et leur insuffler un petit peu d’enthousiasme , et leur expliquer que l’armée est une grande famille , même si elle s’était montrée bien ingrate envers eux, et surtout dans ces conditions là , il faut vraiment le faire !
Ce n’est sûrement pas la meilleure solution. Alors que ces petits derniers se posent toutes sortes de questions, et qu’ils en sont encore à se demander s’ils fait le bon choix et qu’ils sont à la recherche d’un modèle , d’un ancien capable de les guider et de les conseiller dans leur future carrière ?
Il faut tout avoir défendu, entendu et aidé un bon nombre de ces jeunes cadres , ou de ces anciens , dont la »grande famille » n’en atout à coup plus voulu , sans qu’ils aient vu venir le coup ,ni compris pourquoi celui-ci leur était plus spécialement destiné, ni eu le temps de se préparer à le recevoir.
Après çà, il ne fallait pas forcément être très intelligent pour comprendre qu’il fallait enterrer d’avance cette fausse » brillante » idée.
Car d’un autre côté, si on voulait absolument, et à tout prix , faire revenir ceux qui sont partis, pourquoi pas leur offrir des conditions encore plus alléchantes ? Et leur déplier aussi un tapis rouge, leur construire un pont d’or avec une grande fanfare à l’arrivée.
Si cela marche – puisque c’est expression à la mode dans cette nouvelle République – cela pourrait remporter un très gros succès. Car alors parmi ceux qui ne sont pas partis, il se trouvera forcément quelques petits malins ( il y en a toujours) qui se diront et se croiront ( il y en toujours aussi beaucoup ) que puisque qu’ils sont indispensables, il n’est pas nécessaire qu’ils restent encore .
étant tant donné qu’une fois partis, on les suppliera de revenir avec des conditions plus avantageuses encore que s’ils étaient restés,puisqu’on absolument besoin d’eux ! C’est un raisonnement qui, pour certains cas ne serait pas bête du tout . Après cela, pourquoi le leur reprocher s’ils le faisaient? Ils n’auraient fait qu’appliquer les règles d’un jeu bien pervers.
Déjà donnez aux gens l’envie de rester en instaurant des vrais plans familles pour que celles ci ne soient pas dissoute, que les femmes militaires avec enfant célibataire géographique puisse avoir des facilités pour accueillir leur enfant, regrouper au mieux les familles .
2 ans de combats, privation de solde , demande de réorientation, mutation, dénonciation de contrat tous refusés pour être réformée afin de pouvoir rester auprès de ma famille … (habitant dans une région avec près de 10 regiments) et soit disant aucune place de sous officier dans n’importe quelle spé…. ( pas une mauvaise élément aucune sanction toujours était volontaire et passé moniteur secouriste)
La vaseline est fournie lors de la signature du contrat, ou bien faut-il aussi la payer?