La Direction générale de l’armement a créé le « cluster LAHITOLLE », dédié à l’innovation terrestre

Étant donné que l’innovation est le maître-mot au sein du ministère des Armées, la Direction générale de l’armement [DGA] a lancé une politique visant à fédérer toutes les bonnes volontés autour de ses centres d’expertise et d’essais, via la création de « cluster » [ou communauté/réseau d’innovation] réunissant des entreprises, des centres de recherche ou encore des laboratoires spécialisés. Le tout en lien avec l’Agence de l’innovation de défense [AID].

C’est ainsi que, en décembre, le Groupe d’Innovation pour la Maîtrise Navale en Opérations par la Technologie et l’Expérimentation [GIMNOTE, en référence au sous-marin Gymnote, ndlr] a vu le jour en décembre 2018 à Toulon. Un second « cluster » a ensuite été créé par la DGA Maîtrise NRBC, avec la participation du CEA/DAM [Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives / Direction des applications militaires] et l’Institut de recherche biomédicale des armées [IRBA], afin de faire émerger de nouvelles solutions contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.

Un troisième cluster, une nouvelle fois dédié à l’innovation dans le domaine des opérations navales, a été fondé le 3 avril dernier à Brest. Appelé ORION [organisation pour la recherche et l’innovation opérationnelle navale], il réunit notamment autour de DGA Techniques navales, le Technopôle Brest Iroise [TBI], l’École navale et l’ENSTA Bretagne.

Visiblement, la DGA n’entend pas lever le pied.. Puisque le 25 avril, un quatrième cluster, concernant cette vois le domaine de l’armement terrestre, a été inauguré à Bourges, sous l’égide de la DGA Techniques terrestres [DGA TT].

Ce nouveau réseau, appelé Lahitolle, a fait l’objet d’une signature de la convention de partenariat entre la DGA et la communauté d’agglomération Bourges Plus, afin de mettre en place les « conditions d’une coopération portée par DGA Techniques terrestres et le centre de ressources des industries de la défense [CID] ».

Selon les explications données par la DGA, le « cluster » Lahitolle aura la tâche d’encourager les innovations « susceptibles d’apporter des gains de performances et des ruptures technologiques pouvant bénéficier aux systèmes d’armes terrestres ». Ce qui couvre une large palette de domaines : matériaux énergétiques et pyrotechnie, blindages et protections individuelles, surveillance et contre-surveillance, robotique et minidrones, lutte contre les engins explosifs improvisés, mobilité.

En outre, précise la DGA, ce nouveau « cluster » traitera aussi des innovations portant sur « les moyens d’essai et d’évaluation des systèmes terrestres : trajectographie et systèmes d’observation, mesures physiques en dynamique rapide, moyens d’environnement. »

Le nom donné à ce « cluster » fait référence au lieutenant-colonel Henry Périer de Lahitolle. Polytechnicien et artilleur, il fut à l’origine du canon Lahitolle de 95 mm modèle 1875, qui fut le premier canon en acier français.

À noter que, de son côté, l’armée de Terre a mis en place un « Battle Lab-Terre », dont l’objectif est de « des liens entre les différents acteurs de l’innovation » afin de « faire émerger les idées, les accompagner et lancer les projets avec l’aide de ses partenaires. »

Photo : V. Roger — Bibliothèque nationale de France

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