Le « coup d’envoi industriel » du système de combat aérien du futur a été donné

Ce 6 février, le motoriste Safran a inauguré, à Gennevilliers, une nouvelle plateforme de recherche sur les aubes de turbines avancées pour moteurs d’avions et d’hélicoptères.

Ce bâtiment de 3.000 m2, doté d’équipements de haute technologie, réunira une trentaine d’ingénieurs et de chercheurs. « Conception multi-disciplinaire, fonderie mono-cristalline, noyaux céramiques par fabrication additive, barrières thermiques, circuits de refroidissement, digitalisation des procédés, micro-perçage auto-adaptatif, contrôles non destructifs avancés utilisant l’intelligence artificielle sont quelques exemples des domaines d’expertise et d’innovation mis en oeuvre au sein de la plateforme », explique Safran.

Ce centre de recherche aura la tâche de mettre au point de nouvelles aubes de turbines destinées aux moteurs M-88 des Rafale, avec l’objectif d’améliorer leur disponibilité et de diminuer le coût de leur maintien en condition opérationnelle. Et le tout en réduisant aussi les coûts de fabrication.

« Les technologies développées par la plateforme intègreront également le futur moteur militaire à haute performance de Safran Aircraft Engines dans la perspective du Système de Combat Aérien du Futur franco-allemand [SCAF] », précise encore le motoriste.

Justement, l’inauguration de cette plateforme a aussi été l’occasion pour la ministre des Armées, Florence Parly, et de son homologue allemande, Ursula von der Leyen, de donner le « coup d’envoi » industriel du programme SCAF.

Dans un premier temps, Safran et l’allemand MTU ont signé un accord de coopération industrielle relatif à la motorisation du SCAF. « Cet accord sera suivi à la mi-année 2019 de la signature d’un contrat avec la France et l’Allemagne pour le démonstrateur du moteur de cet avion de combat de nouvelle génération », a précisé le ministère des Armées.

« L’esprit de cet accord illustre ce que nous cherchons à réaliser. Une répartition claire des responsabilités, des tâches et des rôles dès les phases amont, basée sur le principe du ‘meilleur athlète’. Ainsi, Safran se positionne en leader sur l’architecture et l’intégration du moteur. MTU prendra, quant à lui, le leadership sur la partie des services », a commenté Mme Parly, qui a rappelé que la porte restait encore ouverte pour « d’autres partenaires ».

Ensuite, les deux ministres ont annoncé la notification d’un contrat d’architecture et de concepts pour le SCAF à Dassaut Aviation et à Airbus.

D’un montant de 65 millions d’euros, « ce contrat est la toute première brique d’un édifice prodigieux », a souligné Mme Parly. « Quand nous avons, en juillet 2017, imaginé ce projet majeur pour nos deux pays, et pour toute l’Europe, beaucoup étaient sceptiques, ironiques, voire moqueurs », a-t-elle rappelé. Mais « nous l’avons construit pas à pas, en nous accordant sur les spécifications de ce système, en encourageant nos industriels à travailler ensemble », a-t-elle continué. « Beaucoup reste à faire, mais notre détermination est totale, car elle se fonde sur la conviction inébranlable que l’union entre nos deux pays nous rend plus forts », a-t-elle conclu.

Par ailleurs, la ministre en aussi profité pour annoncer la notitification, à Safran, du programme d’études amont « Turenne 2 » qui, d’une valeur de plus de 100 millions d’euros, portera sur la mise au point de nouvelles turbines hautes pressions beaucoup résistantes à la chaleur, afin de donner, par exemple plus de puissance aux moteurs du Rafale. Ces études « doivent nous permettre de gagner 150 degrés d’ici 2025 », a-t-elle précisé.

Cela étant, ces recherches ne bénéficieront pas uniquement aux armées. « Toutes les technologies développées à destination des applications militaires trouveront leur place sur les moteurs civils, et offriront des gains de performances et de fiabilité non négligeables. Elles irrigueront la compétitivité, les capacités d’exportation mais aussi l’emploi de Safran », a assuré Mme Parly.

Photo : Ministère des Armées

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