Trois Rafale et un Awacs envoyés en Guyane pour surveiller le lancement du satellite militaire CSO-1

En temps normal, le « Dispositif particulier de sûreté aérienne » déployé par les Forces armées en Guyane [FAG] pour protéger le centre spatial de Kourou quand il est prévu de lancer une fusée Ariane emportant une charge utile civile se limite à deux hélicoptères Fennec de l’ET-68 « Guyane Antilles » aptes à conduire des mesures actives de sureté aérienne [avec des tireurs embarqués, nldr], au radar de défense aérienne GM40 et au déploiement de missiles sol-air Mistral.

En outre, dans le cadre de ce type de mission, appelée Titan, les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] sont également mobilisés pour faire du contrôle de zone. De même qu’un patrouilleur de la Marine nationale et une vedette côtière de surveillance maritime [VCSM] de la gendarmerie.

L’enjeu est de contrôler à la fois l’espace aérien et les approches maritimes ainsi qu’une zone de 750 km2 de surface, composée de 80% de forêt primaire et de marécages. Pour cela, les légionnaires disposent de quad, de véhicules BV206, voire de kayaks.

Mais pour le 18 décembre prochain, ce dispositif sera renforcé avec l’apport de trois avions Rafale, un E-3F AWACS et d’un avion ravitailleur C-135. Ces moyens supplémentaires ont été envoyés en Guyane dans le cadre de l’opération BUBO. Il s’agit d’améliorer la surveillance du centre spatial guyanais quand une fusée Soyouz décollera pour mettre sur orbite le satellite d’observation militaire CSO-1 [Composante Spatiale Optique], lequel fait partie du programme du programme MUSIS [Multinational Space-based Imaging System].

La nature de ce satellite de renseignement « confère à ce lancement, une sensibilité et une visibilité particulières », avance le ministère des Armées. En effet, la mise sur orbite de tels engins à vocation militaire accroît le risque d’espionnage, de vol, voire de sabotage.

D’où la mise en place de ce dispositif particulier, qui « garantit la maîtrise de l’espace aérien par le traitement adapté de toutes les menaces aériennes susceptibles de perturber le déroulement des différentes phases du lancement. »

Quant au satellite CSO-1, il doit garantir « l’autonomie d’appréciation de situation de la France », souligne l’État-major des armées. « Il permettra par exemple aux forces armées et aux services de renseignement de disposer rapidement de l’information utile au moment où ils en ont besoin, grâce à des images de grande qualité. Ce système rend possible la conservation d’un accès souverain à l’imagerie spatiale optique et infrarouge, avec des performances capteurs et une capacité d’acquisition inégalées en Europe », ajoute-t-il.

Cela étant, comme ce lancement est sensible, l’on peut s’étonner que ce satellite ne soit pas mis en orbite par la fusée européenne Ariane… Le choix d’un lanceur russe, alors que la ministre des Armées, Florence Parly, a récemment accusé la Russie d’espionner les satellites français en orbite, sera sans doute surprenant pour les uns, cocasse pour les autres…

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