Le partenariat stratégique franco-belge dans le domaine des blindés médians se met en place

Le 7 novembre, suite à l’annonce faite deux semaines plus tôt par Charles Michel, le Premier ministre belge, la Belgique a signé, avec la France, le contrat CaMo [Capacité Motorisée] d’un montant de 1,6 milliard d’euros pour la livraison de 382 Véhicules blindés multi-rôles Griffon et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar à la composante de la Défense belge.

Mais ce contrat va au-delà de la simple fourniture de véhicules blindés du segment médian étant donné que Paris et Bruxelles ont convenu d’établir un « partenariat stratégique » dans le domaine de la mobilité terrestre, incluant un volet opérationnel [entraînement, formation] et la maintenance.

Et pour cause : les Griffon et les Jaguar étant issus du programme SCORPION, qui vise à moderniser les capacités de l’armée de Terre, les blindés qui seront livrés à la Défense belge seront totalement compatibles avec ceux qui seront mis en oeuvre par l’armée de Terre française. Ce qui facilitera évidemment les synergies.

Pour mettre en oeuvre cet accord, une organisation « innovante » a été mise en place. Ainsi, la Direction générale de l’armement [DGA] agira pour le compte du gouvernement belge et aura donc à assurer, grâce à son expertise technique, la conduite du contrat d’acquisition en lien avec le maître d’œuvre industriel Nexter.

En outre, un Comité Directeur [CODIR] franco-belge a été mis en place. Réunissant notamment, côté français, le chef d’état-major des armées [CEMA] et le Délégué général pour l’armement [DGA] ainsi que, côté belge, le chef de la composante terrestre et le patron de la Direction Générale des Ressources Matérielles, cette instance est chargée de fixer les orientations et de superviser le partenariat stratégique entre les deux pays.

Ce CODIR s’est réuni le 12 décembre, pour la première fois depuis la signature du contrat CaMo. À cette occasion, il a lancé les travaux de trois Comités de Pilotage [COPIL] qui auront à mettre en musique cette coopération franco-belge que le ministère des Armées qualifie « d’inédite ».

Ainsi, le COPIL « Capacitaire » s’assurera de la convergence doctrinale et de la cohérence capacitaire entre les forces terrestres des deux pays, tandis que le COPIL « Partenariat Armement » aura à identifier et à instruire les futures coopérations dans le domaine terrestre. Enfin, le COPIL « Programme » supervisera le le bureau de programme commun et la conduite du contrat d’acquisition de la première capacité CaMo.

Ces trois « COPIL » ont chacun reçu une feuille de route à l’occasion de cette réunion, au cours de laquelle, par ailleurs, les industriels français et belges ont présenté l’organisation industrielle qu’ils entendent mettre en place.

« Cette première réunion du CODIR CaMo s’est conclue par la signature du Plan de Management Etatique du partenariat par ses co-présidents », a précisé le ministère des Armées.

Le général Marc Thys, le commandant de la composante terreste belge, s’est félicité des résultats de cette réunion. « Voilà! C’est pour du vrai maintenant! Première étape d’une coopération et transformation qui nous prépare pour le futur. Le travail pour des futures étapes est déjà en cours […] Personnellement un grand sentiment de réussite et de satisfaction. Et la conviction d’avoir fait le bon choix! Merci à toute l’équipe de la Composante Terre! », a-t-il lancé via Twitter.

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