L’Allemagne relance la procédure pour se doter du système de défense aérienne MEADS
Le ministère allemand de la Défense va-t-il (enfin) aller de l’avant pour remplacer les systèmes de défense aérienne Patriot actuellement en service au sein de la Bundeswehr? C’est possible… du moins pas avant 2019.
Il y a trois ans, dans le cadre du programme TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem, ndlr], Berlin avait annoncé son choix en faveur du système MEADS [Multinational Extended Air Defense System], issu d’un programme lancé en 1995 sous l’égide d’une structure de l’Otan, en l’occurrence la « NATO MEADS Management Agency » [NAMEADSMA].
Rien de plus normal étant donné que l’Allemagne avait participé financièrement à ce projet, à hauteur de 25%, le reste étant couvert par les États-Unis (58%) et l’Italie (17%). La France avait préféré passer son tour pour investir dans le système SAMP/T (« Mamba »), dans le cadre d’une coopération franco-italienne.
Mais la conduite de ce programme, confié à Lockheed-Martin et aux filiales du missilier MBDA en Allemagne et en Italie, ne fut pas une partie de plaisir. Entre les retards et les difficultés, les États-Unis décidèrent, en 2011, de s’en retirer, estimant qu’ils n’avaient pas besoin du MEADS pour remplacer leurs Patriot et autres Hawk. Mais les coûts de résiliation étant trop importants par rapport à ce qu’aurait coûté la poursuite du projet, le Pentagone maintint ses financements pendant deux ans de plus, notamment pour le radar de surveillance à 360° censé équiper ce système de défense aérienne.
Après l’annonce allemande, l’on pouvait penser que le dossier allait rapidement avancer. Il n’en fut rien : en mars 2017, le contrat n’était toujours pas signé. Et l’achat fut reporté à une date ultérieure, en raison des élections fédérales, lesquelles devaient avoir lieu en septembre. La raison donnée par Berlin était que la proposition faite par le tandem MBDA Deutschland et Lockheed-Martin était beaucoup trop coûteuse par rapports aux estimations faites au moment du choix en faveur du MEADS.
Depuis, Lockheed-Martin et MBDA Deutschland ont créé une filiale commune, en l’occurrence TLVS GmbH, afin de gérer au mieux le programme MEADS, réduire les risques ihérents à tel projet et d’affiner leur offre au gouvernement allemand.
Le 16 août, TLVS GmbH a ainsi annoncé la BAAINBw [l’équivalent allemand de la DGA française, ndlr] venait de lui demander de soumettre une seconde proposition, plus détaillée que la première, et surtout moins coûteuse.
« La phase de négociations approfondies a renforcé notre compréhension commune des risques et des solutions possibles et veillera à ce que l’appel d’offres TLVS réponde pleinement aux exigences de la BAAINBw », a expliqué Gregory Kee, directeur général de TLVS GmbH.
« Cette initiative ouvre la voie à la signature [d’un contrat] en 2019 », a précisé, selon l’agence Reuters, une porte-parole du ministère allemand de la Défense. Soit quasiment 25 ans après le lancement du programme MEADS…
Pour autant, rien ne dit que TLVS GmbH décrochera ce contrat, qui est le premier d’ampleur à « essuyer les plâtres » de l’Agenda Rüstung, c’est à dire le nouveau processus d’acquisition du ministère allemand de la Défense.
D’abord, rien ne dit que l’offre que feront MBDA et Lockheed-Martin sera en tout point conforme aux exigences exprimées par la BAAINBw, même si l’Agenda Rüstung doit limiter un tel risque. Mais surtout, il faudra le feu vert du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand], lequel n’est pas garanti.
En attendant, l’américain Raytheon (Patriot PAC-3) s’est associé à Rheinmetall pour proposer une solution intégrée susceptible de répondre à « tous les besoins » de la Bundeswehr en matière de défense aérienne. Et cela plus rapidement, sans les risques liés à de nouveaux développements… et pour moins cher.
Les allemands n’ont pas beaucoup d’options…. ils se raccrochent au MEADS parcequ’ils ne veulent pas perdre leur mise (25%) de la R&D, mais LM est un ogre un peu spécial.. il ne mange que du pognon! Les allemands sont juste en train de calculer si ce programme MEADS va ou pas leur coûter plus cher à l’entretient que leur mise!!! Mais cette façon de mettre le MEADS en concurrence avec seulement le PATRIOT pac3 sans même parler du SAMP/T est le signe évident que leur vieux réflexe ( tout sauf français) est bien ancré. Pourtant ce dernier présente « l’avantage » d’etre européen, et aussi bon que les deux autres… peut-être même moins cher! Quand à son entretient les prix sont connus et loin d’etre prohibitifs…
Carin,
Sur le prix (je n’y connais rien quant à la technique) il est clair que l’€uro trop fort encourage tout le monde, y compris les pays de la zone €uro eux-mêmes, à acheter en dehors de celle-ci.
Cet aspect des choses peut contribue au refus allemand d’acheter français comme vous le mentionnez.
Après, le Samp-t est il si efficace ? Le grand public n’a aucun moyen de savoir, mais il en est différemment des militaires spécialisés. En outre, en coopérant avec les USA, l’Allemagne avait probablement l’intention de mutualiser les budgets de R&D et donc d’avoir derrière un système plus efficace.
Après, pourquoi il n’y a pas eu de coopération franco-allemande sur le système antiaérien ? Je n’en sais rien. Et pourtant, avec l’entreprise MBDA qui a le monopole sur l’Europe, on aurait pu largement éviter les  » les allemands vont nous piquer notre savoir-faire ».
Car ce projet SAMP-T a été acté par un mémorandum d’entente entre la France et l’Italie en 1989.
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Pourquoi les Français n’ont rien fait avec les allemands ? Je suppose peut-être qu’au vus de l’article que les Allemands avaient déjà le Patriot qui les équipés surement à cet époque là (fin de guerre froide) ou depuis un moment et ne jugeaient pas l’intérêt de le remplacer tout de suite car trop récent et probablement pris dans l’évolution de cet appareil.
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Après je ne suis pas certains qu’ils avaient ce système à cet période de la guerre froide (peut-être l’ont-ils eu après) mais c’est probable au vus de la situation avec l’URSS et ça expliquerait pourquoi ils n’ont pas participer au SAMP-T car ils avaient déjà quelque chose et que la France est allez voir du côté Italien car ne voulant pas d’une solution américaine.
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« Et pourtant, avec l’entreprise MBDA qui a le monopole sur l’Europe, on aurait pu largement éviter les » les allemands vont nous piquer notre savoir-faire ». »
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Je ne comprends pas trop l’ajout de cet phrase avec MBDA mais je ne vois pas le problème car les allemands n’étaient pas présent lors de la création du Samp-T et Aster,si vous reprochez aux Français ne pas avoir voulus coopérer avec l’Allemagne sur ça et bien sachez que les allemands n’étaient pas à cet époque dans MBDA,Eurosam et que la France voyait surement des intérêts convergeaient avec l’Italie pour un programme commun,Britannique y compris au niveau terrestre mais surtout maritime.
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Eurosam est le maître d’oeuvre et les parties de MBDA qui s’en sont occuper sont françaises (Aérospatiale-Matra), suivis de l’entreprise Thomson-CSF (maintenant Thalès française) et Alenia (Leonardo maintenant donc italienne), les allemands (LFK GmbH) n’étaient pas encore présent donc le GIE était en grande partie Française-Italienne et Anglaise, les anglais étant arrivé un peu après et les allemands ne sont arrivés qu’en 2005 là ou le projet était déjà avancé et déjà présent dans les forces françaises italienne voir anglaise de plus cet partie allemande était déjà « bloqué » ou prise dans le MEADS qui concerne la partie allemande et uniquement elle et pas les autres ce qui peut surement montrer que les parties de MBDA ont encore une certaine « liberté » sur certains points à moins que la partie allemande soit un cas « spéciale ».
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D’ailleurs c’est un peu « bordélique » les multiples fusions,coopérations qui se sont faites avec MBDA et ses entités précédentes donc je mélange surement des choses,enfin Airbus ça reste pire on va dire de ce côté là .
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A corriger ou rajouter des choses si je me trompe si quelqu’un à plus de détails sur ce point là .
A NRJ
Ce qui me fait penser que le SAMP/T est compétitif, c’est que les italiens ont joués sur les deux tableaux… MEADS et SAMP/T et qu’ils ont choisis de s’equiper du SAMP/T franco/italien, plutôt que le système americano/allemand/italien… ou alors nos amis transalpins ont sentit arriver la patate lockeed -martin d’un côté ( prix du MCO) et ITAR de l’autre?
Probablement pour acquérir du « savoir faire » ou faire travailler l’entreprise mais ça parait peu crédible étant donné qu’ils sont loin d’être mauvais dans ces domaines là et qu’en plus ils étaient déjà sur le SAMP/T après je pense qu’il vaut mieux éviter de chercher de la « logique » dans les actions italiennes.
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« ou alors nos amis transalpins ont sentit arriver la patate lockeed -martin d’un côté ( prix du MCO) et ITAR de l’autre? »
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Si c’était le cas ils auraient éviter le F-35 je pense surtout pour le peu qu’ils ont ou vont récupérer.
Il n’y a pas vraiment d’équivalent allemand de la DGA. Le BAAINBw est une sorte de gros bureau des achats. Il n’a pas la dimension d’expertise ingénierique et opérationnelle qu’on trouve à la DGA. En Allemagne, les ingénieurs sont chez les industriels, et les spécialistes de l’utilisation opérationnelle sont dans les armées. La DGA réunit tout le monde, ce qui la rend capable, malgré ses lacunes, de piloter des projets depuis les études exploratoires jusqu’à la livraison de systèmes d’armes complexes. Au BAAINBw, on établit des cahiers des charges, on évalue des offres, et on achète. Le reste se passe chez les producteurs.
je crois que la part US est plutôt de 58% et non 25%…
En effet, 58+25+17 =100. Si l’on suit cet article, on aurait 25+25+17 =67. A moins qu’il y ait d’autres partenaires Mr Lagneau.?
Source wikipedia
Actionnaires MBDA :
Airbus : 37,5 %
BAE Systems : 37,5 %
Leonardo : 25 %1
Svp quelqu’un voudrait-il résumer les différences et applications des SAMP/T, Patriot, THAAD, MEADS, Iron dome, S-400, etc ?