La Direction générale de l’armement lance un appel public à la concurrence pour 2.600 fusils de précision
Quelle arme de précision remplacera le Fusil à Répétition modèle F2 [FR-F2] actuellement en dotation au sein de l’armée de Terre? La réponse sera sans doute connue d’ici la fin de cette année, c’est à dire une fois que les industriels intéressés auront remis leur proposition à la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre de l’appel public à la concurrence qu’elle vient de publier.
Ainsi, ce dernier vise à acquérir 2.600 « Fusils de Précision Semi-Automatique » [FPSA] de calibre 7,62 mm, ainsi que 1.800 lunettes de visée à intensification de lumière et 1.000 dispositifs d’imagerie thermique. En outre, il est aussi question de 6,3 millions de munitions de 7,62 x 51 mm perforantes et de précision.
Visiblement, la DGA veut que l’industriel susceptible de présenter une offre ait les reins solides puisqu’il est précisé que, pour participer à cette procédure, son « chiffre d’affaires annuel du dernier exercice connu ou en moyenne sur les trois derniers exercices connus devra être égal ou supérieur à 50 millions d’euros. »
Cette disposition exclut l’armurier français Verney-Carron, qui n’a pas caché son intérêt pour ce marché. Ayant dans son catologue le fusil VDC-10, dérivé de l’AR-10 produit aux États-Unis, cette PME réalise un chiffre d’affaires de 13,5 millions d’euros. Cependant, il lui est possible de s’associer avec un autre opérateur « économique » pour prendre part à cette procédure.
Même chose pour PGM Précision, qui propose le fusil « Ultima Ratio » ainsi que des modules à intensification de lumière et d’imagerie thermique dans son catalogue. Le chiffre d’affaires de la holding Holteis, à laquelle cette PME est liée avec Teissier Technique, est a priori insuffisant au regard de l’exigence imposée par cet appel public à la concurrence.
La DGA a introduit une autre disposition, en s’appuyant sur l’article 53.1 du décret 2016-361. Ainsi, il « ne sera pas autorisé […] l’emploi de produits, de pièces détachées, de composants et/ou de sous-assemblages soumis à autorisation administrative d’un État tiers à l’union Européenne ou à l’espace Economique Européen relative à la limitation des droits de l’État à l’utilisation de ces produits, pièces détachées, composants et/ou sous-assemblages, pour les armées françaises, y compris à l’étranger ou en cas de conflit. »
Le favori de cette procédure est l’armurier allemand Heckler & Koch, dont le fusil HK-417 a d’ores et déjà remplacé le FR-F2 dans certains régiments de l’armée de Terre.
Photos : fusils FRF2 / armée de Terre