L’Iran menace de bloquer le détroit d’Ormuz en cas de sanctions américaines sur ses exportations pétrolières

Le président Trump n’a pas seulement fait des confettis avec l’accord sur le nucléaire iranien : il entend également réduire la marge financière de l’Iran en s’en prenant notamment à ses exportations pétrolières, qui, actuellement, représentent 2% de la demande mondiale. Pour cela, Washington a menacé d’imposer des sanctions à tout pays qui, après le 4 novembre prochain, achètera du pétrole iranien.

Évidemment, cette épée de Damoclès n’est pas sans conséquence sur les marchés, d’autant plus que la production de certains pays, comme le Venezuela ou la Libye, décline, quand elle n’est pas à l’arrêt. Et même si l’Arabie Saoudite augmente la sienne, cela ne suffira pas à contenir les cours du brut, qui risquent de s’envoler…

Cela étant, il est peu probable de voir la Chine céder à la menace de sanctions américaines. D’une part parce qu’elle a besoin du pétrole iranien. D’autre part parce que le climat de guerre commerciale avec les États-Unis ne l’y incitera pas.

Pour autant, le président iranien, Hassan Rohani, a mis en garde contre les conséquences d’un boycott des produits pétroliers exportés par son pays.  »

« Les Américains disent qu’ils veulent réduire à néant les exportations pétrolières iraniennes […]. Cela montre qu’ils n’ont pas réfléchi aux conséquences de cette décision », a en effet déclaré M. Rohani, lors d’une visite à Vienne [Autriche], le 4 juillet.

Parmi les conséquences promises par le président iranien, et outre la hausse des cours de l’or noir, Téhéran pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transitent 30% du trafic pétrolier mondial. Et cela affecterait évidemment les monarchies sunnites du golfe arabo-persique. D’ailleurs, c’est ce que n’ont pas manqué de souligner les Gardiens de la révolution iraniens.

« Je baise la main de [Rohani] pour ses propos sages et opportuns, et je suis à [son] service pour mettre en oeuvre toute mesure bénéfique pour la République islamique », a commenté le géénral Qassem Soleimani, le commandant de la force al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution.

Ce n’est pas la première fois que Téhéran menace de bloquer le détroit d’Ormuz. Cela a été par exemple le cas en décembre 2011, quand il était question de sanctions internationales contre ses exportations pétrolières, en raison de son programme nucléaire.

À l’époque, comme les États-Unis, la France et l’Allemagne étaient favorables à de telles sanctions, finalement adoptées par l’UE en janvier 2012, malgré l’opposition de l’Italie (qui consommait alors 180.000 barils de pétrole iranien par jour), de l’Espagne (160.000 barils) et de la Grèce (100.000 barils). Toutefois, le détroit ne fut pas bloquée… Cependant, la menace qui pèse sur les exportations iraniennes de pétrole sont maintenant d’une autre nature.

Toutefois, le détroit ne fut pas bloquée…, la présence navale occidentale ayant été visiblement dissuasive. Cependant, la menace qui pèse sur les exportations iraniennes de pétrole sont maintenant d’une autre nature.

Aussi, il faut s’attendre à ce qu’il y ait de nouveaux incidents entre les forces navales occidentales (en particulier américaines) et iraniennes à proximité du détroit d’Ormuz.

En réalité, il y a toujours plus ou moins eu de tels incidents. Mais, ces derniers temps, ils se sont fait plus rares. En général, la tactique de la marine iranienne consiste à « harceler » un navire américain avec des embarcations légères. Ce qui peut donner lieu à des « tirs de semonce. »

Quoi qu’il en soit, la marine américaine est prête à se frotter à son homologue iranienne. « Les États-Unis et leurs partenaires apportent et défendent la sécurité et la stabilité dans la région. Ensemble, nous nous tenons prêts à assurer la liberté de navigation et la liberté du commerce partout où le droit international les autorisent », a en effet fait valoir le commandant Bill Urban, de l’US Centcom [commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, ndlr] auprès de l’agence Reuters.

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