Terrorisme : Des gendarmes du GIGN vont patrouiller incognito dans les trains
Le 21 août 2015, une carnage fut évité in extremis grâce à l’intervention de quatre voyageurs pour maîtriser Ayoub El Khazzani qui s’apprêtait à commettre, au nom de l’État islamique (EI ou Daesh), une attaque dans un train Thalys assurant la liaison Amsterdam-Paris. Un an plus tard, à Wurtzbourg, un jeune jihadiste de nationalité afghane (ou pakistanaise), Riaz Khan Ahmadzai, blessa cinq personnes dans un train avant d’être abattu par la Spezialeinsatzkommando, une unité d’élite de la police allemande.
Ces deux attaques, en particulier celle du Thalys, ont été un « élément déclencheur » pour le Groupe d’intevention de la Gendarmerie nationale (GIGN), qui vient de lancer l’opération « Train Marshalls » à la veille des départs en vacances.
Ainsi, explique le colonel Ghislain Réty, chef du bureau de la défense et de la sécurité nationale au sein de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), des gendarmes du GIGN vont se mêler aux voyageurs « en toute discrétion » (c’est à dire incognito) afin d’intervenir en cas d’attaque terroriste.
« Ils voyageront tous les jours, dans les trains circulant sur l’ensemble du territoire, de façon aléatoire ou de façon plus ciblée en fonction de l’état de la menace. L’objectif est d’être efficace et de rassurer la population », a précisé le colonel Réty.
Cette opération est d’autant plus pertinente que, en août 2017, al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), organisation liée à l’attentat contre Charlie Hebdo, a menacé le transport ferroviaire américain et européen dans sa revue en ligne Inspire.
Les gendarmes du GIGN seront au moins deux par train. Ils seront évidemment armés et équipés de radio. Afin de garder leur couverture, ils n’auront pas à intervenir sur les faits de petite et moyenne délinquance.
« Il est temps que nous inculquions la peur et les contraignons à imposer des mesures de sécurité strictes aux trains comme ils l’ont fait avec leur transport aérien », avait fait valoir AQPA. « Nous devons menacer davantage les vulnérabilités de leur sécurité. Et quand ils dépensent des millions de dollars pour en traiter une, nous devons être prêts pour nous attaquer à une autre », avait expliqué l’organisation jihadiste.
Pour cela, AQPA avait donné trois modes opératoires : l’attaque dans un train, l’assaut d’une gare et le déraillement d’une locomotive en se servant d’un outil similaire à celui utilisé par le personnel technique des compagnies ferroviaires.