Le Qatar confirme l’acquisition de 24 avions de combat Eurofighter pour 6,8 milliards d’euros

En septembre dernier, le Qatar annonçait son intention d’acquérir 24 avions de combat Eurofighter Typhoon auprès du Royaume-Uni. Les discussions en vue de cette acquisition sont allées bon train puisque, le 10 décembre, l’accord finalisant cette transaction a été signé par Khalid bin Mohammed al Attiyah, le ministre quatari de la Défense, et son homologue britannique, Gavin Williamson.

Le montant de ce contrat, qui va donner une bouffée d’oxygène aux chaînes d’assemblage du Typhoon implantées au Royaume-Uni, s’élève à 6,8 milliards d’euros. Cette somme comprendrait aussi la fourniture de missiles Brimstone et Meteor.

Ce contrat est subordonné à « des conditions financières et au versement d’un premier paiement, qui doivent être remplies et être effectué au plus tard à la mi-2018. » La livraison du premier Typhoon est attendue pour la fin 2022.

« Ces formidables avions vont renforcer les moyens militaires du Qatar pour faire face aux défis que nous partageons au Moyen-Orient », a commenté M. Williamson. En septembre, son prédécesseur, Michael Fallon, avait présenté ce qui n’était alors qu’une possible vente comme un « moment important […] pour une coopération encore plus forte dans [le domaine] de la défense » entre Londres et Doha.

L’annonce de l’acquisition de ces 24 Eurofighter Typhoon a été faite trois jours après que le Qatar a levé l’option d’achat portant sur 12 Rafale. Au total, l’émirat disposera de 36 exemplaires de l’avion de combat français. Et c’est sans compter sur les 36 F-15EQ qu’il a commandés auprès de Boeing pour une douzaine de milliards de dollars.

Jusqu’à présent, l’aviation de combat du Qatar ne disposait que de 12 Mirage 2000-5 EDA/DDA. Avec les dernières commandes, son format va être multiplié par 8, ce qui paraît hors de proportion pour un pays à peine plus grand que le Kosovo et qui compte environ 2,7 millions d’habitants (en comptant les ressortissants étrangers).

D’un point de vue militaire, la politique suivie par Doha ne semble pas pertinente, dans la mesure où elle consiste à entretenir trois flottes d’avions de combat capables de mener peu ou prou les mêmes types de missions. Cela signifie qu’il faudra autant de filières d’approvisionnement et de formation pour les pilotes.

En revanche, sur le plan diplomatique, il en va autrement : sortir le carnet de chèques pour commander des avions de combat auprès de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis est une façon de s’attacher le soutien de ces pays, alors que l’émirat est en froid avec les autres monarchies sunnites du golfe arabo-persique.

Pour rappel, plusieurs pays du Golfe ont commandé des Eurofighter Typhoon, dont l’Arabie Saoudite, le sultanat d’Oman et le Koweït.

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