La Norvège augmente son budget militaire et renforce la protection de sa frontière avec la Russie

En 2016, le budget militaire de la Norvège s’était élevé à 40,2 milliards de couronnes (soit un peu plus de 4 milliards d’euros au taux actuel), dont 12,6 milliards furent alloués à l’ Agence norvégienne du matériel de défense (NDMA), créée le 1er janvier de cette année-là.

Puis, en juin 2016, Oslo annonça une hausse significative de son effort de défense afin de prendre en compte la menace russe. « Nous avons un voisin de plus en plus imprévisible à l’est qui renforce ses capacités militaires et qui affiche sa volonté d’employer la force militaire en tant qu’outil politique », avait alors expliqué Mme Erna Solberg, le Premier ministre norvégien.

Aussi, pour 2017, les dépenses militaires du pays ont augmenté de 1,48 milliards de couronnes. afin de « de combler les lacunes identifiées dans la maintenance et les stocks de pièces de rechange » des équipements mis en oeuvre par ses forces armées.

Pour l’année prochaine, le ministre norvégien de la Défense, Mme Ine Eriksen Søreide, a annoncé une nouvelle hausse importante puisqu’il est question d’ajouter 3 milliards de couronnes au budget des forces armées. Soit un effort d’environ 7%.

Au passage, les effectifs militaires et civils des forces norvégiennes est d’environ 16.000 personnels, soit 16,5 fois mois que ceux des armées françaises. En revanche, au niveau budgétaire, l’écart se réduit, la France disposant d’un budget militaire 8 fois plus important que celui de la Norvège, lequel veille, insiste le ministère norvégien de la Défense, à assurer un « équilibre durable entre les ressources, les capacités et les ambitions. »

Cette nouvelle hausse décidée par Oslo doit permettre d’augmenter les effectifs dans les unités de combat et d’améliorer la préparation opérationnelle afin de pouvoir disposer d’une « une structure de force mieux entraînée, mieux équipée et mieux armée. »

Dans le détail, il est question d’acquérir des capacités de défense aérienne, d’assurer la transition entre le F-16 et le F-35 (le premier appareil est attendu en novembre), la poursuite des travaux d’infrastructure sur la base d’Ørland, la préparation de la mise en service des nouveaux avions de patrouille maritime P-8 Poseidon et la réception du nouveau navire de ravitaillement HNoMS Maud.

En outre, des mesures particulières sont prévues pour renforcer la présence militaire dans le comté de Finnmark, bordé au nord-ouest par la mer de Norvège et au nord-est par la mer de Barents tout en étant frontalier avec la Russie. « La situation sécuritaire est devenue plus difficile et moins prévisible. Cela a des conséquences sur la façon dont nous organisons l’armée », a justifié Mme Ine Eriksen Søreide.

Selon les plans norvégiens, une unité blindée sera déployée dans le district de Porsanger. A priori, il devrait s’agir d’un bataillon de cavalerie (soit 400 personnels), doté de chars Leopard 2A4NO. Il est également prévu de mettre en place une « direction conjointe » pour renforcer la coordination, la planification et la gestion des opérations terrestres au Finnmark entre les différentes unités (armée, Home Guard et gardes-frontières).

Par ailleurs, Mme Ine Eriksen Søreide a annoncé l’achat, « dès que possible », de nouveaux systèmes d’artillerie. « C’est quelque chose dont l’armée a vraiment besoin, quel que soit le concept choisi pour la puissance future du pays », a-t-elle dit. A priori, il s’agit de remplacer les obusiers M109 de facture américaine acquis auprès de l’Allemagne à la fin de années 1960. Le choix se ferait entre le sud-coréen Hanwha Techwin et le suisse RUAG.

Quoi qu’il en soit, ce budget « renforce nos forces armées », a fait valoir Mme Ine Eriksen Søreide. « Avec nos alliés, nous nous sommes engagés à augmenter les dépenses de défense afin de protéger nos valeurs, notre sécurité et nos intérêts mutuels. […] Notre objectif est de veiller à ce que les forces armées disposent de la formation, de l’équipement et du soutien nécessaires à leur travail. Ce budget prévoit exactement cela », a-t-il expliqué.

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